Les municipalités de Pointe-Claire et Dorval sont les seules de Montréal à avoir des fluorures dans leur eau potable. Et ça déplait à des membres de l’organisme Citoyens contre la fluoration, qui ont mis en demeure la Ville.
Le fluosilicate de sodium et l’acide fluosilicique utilisés par la Ville sont «classés comme substances très dangereuses, toxiques, nocives pour les organismes aquatiques et, en principe, impropres à la consommation humaine», dénonce-t-on dans la mise en demeure.
«Les citoyens et citoyennes de ces municipalités sont en droit, pour protéger leur intégrité et leur santé, d’exiger que les produits ajoutés à l’eau potable soient au moins de qualité pharmaceutique et sanitaire et qu’ils répondent à toutes les exigences légales pour un objectif thérapeutique», ajoute le membre de Citoyens contre la fluoration, Gilles Parent.
La Ville de Montréal a refusé de répondre à nos questions. Elle précise tout de même sur son site internet que la concentration de fluorure est régie par la Loi sur la santé publique. La fluoration, peut ont lire, sert à prévenir la carie dentaire avec des produits qui «respectent les normes de qualité établies par le gouvernement du Québec, qui s’appuie sur les plus hauts standards reconnus».
Cette pratique n’est pas obligatoire et est remise en question par plusieurs groupes, comme Eau Secours!, ce qui explique sa rareté au Québec. Cet organisme condamne le fait d’imposer «un médicament sans prescription à toute une population qui, individuellement, n’a pas donné son consentement informé».
Le groupe pointe aussi vers un rapport du National Toxicology Program, un organisme fédéral américain, qui démontre «qu’il n’y a pas de concentration de fluorure dans l’eau qui soit sans risque d’effet neurotoxique, au moins pour les groupes plus à risque comme les femmes enceintes, leur fœtus et les enfants en bas âge».
Le maire de Dorval, Marc Doret, explique que l’eau de la ville est fluorée depuis avant qu’il s’y installe, il y a 30 ans déjà. La centrale de traitement de l’eau ayant été transférée à Montréal il y a cinq ans, la fluoration n’est plus dans les mains de la municipalité, mais bien de la Ville. Il affirme avoir entendu les arguments des deux bords quant au débat de l’eau, mais pense que s’il faut trancher, le choix devrait revenir aux experts de la santé.
En ce sens, un comité composé d’experts du Service des Eaux de la Ville de Montréal, de la Polytechnique Montréal et de la Direction régionale de santé publique a annoncé soumettre un rapport d’analyse et de recommandation ce printemps.