En raison de difficultés économiques, plusieurs personnes se rabattent sur les magasins Dollarama pour faire leur épicerie. S’inspirant du documentaire Super Size Me, notre journaliste s’est lancé le défi de ne manger que des produits Dollarama pendant une semaine. Son objectif: voir s’il est possible de faire du bien à son portefeuille et à son estomac en même temps.
Avant de commencer, un petit coup de fil à la nutritionniste Geneviève Nadeau est de mise. Un rendez-vous est pris pour une séance de magasinage à saveur informative dans un magasin Dollarama de Laval.
«Un des défis sera d’obtenir une quantité suffisante de protéines sans ingérer trop de sodium», explique la nutritionniste. Pas question de manger du corned-beef ou d’autres produits similaires. Même le blogueur Dollarabouf, qui joue les jackass gastronomiques sur YouTube, n’est pas arrivé à terminer son assiette quand il s’y est essayé!
Pour l’apport en protéines, il faudra donc compter sur la large gamme de poissons en conserve et sur un mélange de noix et de fruits secs. Huîtres fumées, moules, calmars, palourdes, hareng, maquereau chinois, thon, il y a de la variété chez Dollarama!
«Et comme ce sont surtout de petits poissons et crustacés, leur teneur en mercure est moins élevée», note Geneviève Nadeau.
Par contre, aucun des produits ne dispose du fameux label de pêche durable. Le Bobo en moi se sent (un peu) coupable.
Attention aux ingrédients!
Pour trouver les meilleurs produits, il faut généralement se fier à la liste d’ingrédients. «Si elle est trop longue ou si on n’est pas capable de reproduire la recette à la maison, il vaut mieux passer son tour», explique la nutritionniste.
La nutritionniste Geneviève Nadeau / Mathias Marchal/Métro
Prenons les biscuits par exemple. La plupart contiennent des gras trans, même si le gouvernement a appelé l’industrie à s’en débarrasser. D’autres contiennent pas moins de quatre types de sucre différents : dextrose, sirop de glucose, mélasse et fructose. Ce dernier a pour effet de faire augmenter le taux de graisse dans le sang, ce qui augmente les risques cardiovasculaires.
Heureusement, il y a les Cantuccini (farine, sucre, amandes, lait, sel)! Je vais pouvoir éviter les biscuits à thé, les seuls autres biscuits qui passaient le test. C’est du côté des fruits et légumes que ce sera vraiment difficile : il y a très peu de choix… parmi les conserves. Il n’y a même pas de légumineuses (lentilles, pois chiches…) pour combler les besoins en protéines, ce qui fait sourciller la nutritionniste.
Pour les fruits, ce sera des mandarines, des pêches et des «cocktails exotiques». Geneviève Nadeau suggère de choisir les conserves avec la mention «dans son jus» plutôt que «dans du sirop», pour éviter les sucres de synthèse.
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Et comme les magasins Dollarama n’ont pas les permis nécessaires, je ne pourrai compter que sur la Grolsch sans alcool pour noyer mes soucis gastronomiques… ouch!
Santé : pas de risque important
Avis à ma famille et à mon assureur, je ne cours, a priori, aucun risque. En 2004, l’émission L’épicerie avait testé une soixantaine de produits dans 10 magasins à 1 $.
«Mis à part les boîtes de conserve bosselées, que nous avons écartées de l’analyse, tous les produits testés respectaient ou étaient très légèrement inférieurs à la norme en ce qui concerne le niveau d’oxydation. Malgré le goût altéré et la fraîcheur discutable, aucun de ces produits n’était rance», peut-on lire sur le site de l’émission.
Selon les données de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, il y a eu cinq rappels de produits alimentaires vendus au Dollarama depuis novembre 2009. Si le chiffre peut sembler faible pour une entreprise de la taille de Dollarama, il faut noter que les principaux rappels sont habituellement lancés pour des produits frais, que l’enseigne ne tient pas.
«Dans ce contexte, cinq rappels, ce n’est pas énorme, mais pas négligeable non plus», note Johanne Labrecque, professeure en commerce de détail à HEC Montréal.
Rendez-vous dans une semaine pour le verdict. D’ici là, suivez «le défi» quotidiennement sur le blogue Montréal sous observation et sur Twitter, #DièteDollarama.
À consulter:
Deux références bouffe d’inspiration Dollorama qu’on trouve sur le web :
- Le Dollarablog ce site internet récapitule depuis quatre ans les nouveautés intéressantes, et on y compare leur prix par rapport à ceux que pratiquent les grandes chaînes de supermarchés.
- Dollarabouf: des chroniques hilarantes sur YouTube où le héros se prête aux dégustations les moins gastronomiques. Parfois, même son chat hésite…