Trois des principaux aspirants à la mairie de Montréal, Marcel Côté, Denis Coderre et Richard Bergeron, ont pu croiser le fer pour la première fois, dimanche, un exercice qui a donné lieu à quelques échanges échauffés.
Le débat en anglais, diffusé par le réseau de télévision CTV et la radio CJAD, a versé dans le chaotique à quelques reprises, les candidats tentant tous de prendre la parole en même temps.
D’entrée de jeu, MM. Coderre et Bergeron se sont lancés des obus sur la question de la corruption, ce dernier accusant M. Coderre d’avoir 25 anciens membres d’Union Montréal dans son équipe et d’avoir renié sa promesse de n’accepter que des dons de moins de 100$. M. Coderre a rétorqué en mentionnant la plainte de détournement de fonds dont ferait l’objet le parti de M. Bergeron, Projet Montréal. Un «scandale de fruits et de légumes», selon M. Bergeron, des accusations qu’il nie d’ailleurs.
M. Côté a quant à lui affirmé ne pas «vouloir réinventer la roue», préférant ne pas alourdir la bureaucratie montréalaise avec de nouvelles procédures de vérification. Il a dit préférer présider une administration «transparente».
Sur la question de la qualité de vie, M. Côté a fustigé la vision de M. Bergeron. «Vos rêves sont des cauchemars financiers», lui a-t-il lancé. M. Côté aimerait indexer l’augmentation des taxes à l’inflation, et utiliser cet argent pour réinvestir dans les infrastructures. M. Coderre s’est lui aussi montré préoccupé par l’état des infrastructures, mentionnant les nids-de-poule et les fuites du système d’aqueduc. «On ne peut pas être environnementaliste et tolérer que 30% de notre eau potable est perdu dans les fuites», a-t-il ironisé à l’endroit de M. Bergeron.
Celui-ci affirme que le problème est moindre que M. Coderre et M. Côté ne le pensent, et qu’il serait possible d’investir dans des projets de plus grande envergure. «Ces deux-là n’étaient pas à Montréal ces dernières années, et ne savent donc pas tout ce qui a été fait pour améliorer les infrastructures», a-t-il laissé tomber.
Si les candidats se sont montrés plus harmonieux sur la question du multiculturalisme, ils en sont revenus aux attaques lorsqu’il était question de la fierté de Montréal.
M. Bergeron et M. Côté ont tous deux reproché à M. Coderre d’être vague dans ses engagements. Ce dernier a affirmé vouloir faire état de la situation en arrivant à la mairie avant de s’embarquer dans de gros projets, mais a laissé savoir que la pauvreté et l’itinérance figureraient parmi ses priorités.
Ils ont dit:
- «Vous ne pouvez pas tout simplement surfer jusqu’à la mairie, vous devez dévoiler des projets spécifiques.» -Marcel Côté, accusant Denis Coderre d’être vague.
- «Quand vous mangez du spaghetti avec une chemise prétendument blanche, c’est sûr que la première tache va vous coller à la peau.» -Denis Coderre, commentant la question de détournement de fonds dont fait l’objet Projet Montréal.
- «J’ai entendu dire que vous êtiez économiste. Avez-vous déjà entendu parler du développement économique?» -Richard Bergeron, à l’endroit de Marcel Côté.