Aux abords du canal de Lachine, dans le Sud-Ouest, le tout premier centre dédié au parkour, The Spot, a récemment ouvert ses portes.
Incursion dans une discipline vouée au franchissement d’obstacles et au déplacement rapide dans la jungle urbaine, qui séduit de plus en plus de Québécois.
Dans l’univers des Yamakasi
«De plus en plus de jeunes, mais aussi des adultes, viennent nous voir pour apprendre les techniques du parkour. Il était temps d’ouvrir un espace consacré à ce sport, déclare Steven Leblanc, propriétaire du gymnase. Ici, il y a des matelas pour s’exercer, mais aussi des structures qui rappellent le mobilier urbain.» Le jeune homme de 28 ans est un adepte du «free running» depuis le début des années 2000. À l’époque, il a découvert l’art du déplacement urbain en visionnant les exploits du français David Belle, fondateur du parkour. Le film Yamakasi (qui signifie samouraïs des temps modernes), réalisé en 2001, a confirmé sa passion pour les acrobaties en milieu urbain.
«Ce n’est pas un sport casse-gueule»
À l’origine, le parkour consistait à se déplacer rapidement d’un point A à un point B, explique Jonathan Rooney, fondateur du mouvement du parkour à Montréal. «Au fil des ans, le sport est devenu plus acrobatique, avec l’influence de styles inspirés de la gymnastique, du break dance ou encore des arts martiaux», poursuit-il. Le cofondateur du centre The Spot, Jean-Manuel Morissette, refuse de qualifier le parkour de sport extrême. «Bien sûr, on voit des images spectaculaires dans les médias. Mais la communauté du parkour valorise grandement la sécurité. Il faut aller à son rythme et bien pratiquer une figure avant de l’essayer dehors», ajoute celui qui pilote la première compétition extérieure de parkour au Canada, qui aura lieu durant le festival des sports d’action JACKALOPE, cet été à Montréal.
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Légal, le parkour?
«On n’a jamais vraiment eu de problèmes avec les jeunes qui font du parkour. Il est important d’utiliser notre gros bon sens», fait valoir le sergent Laurent Gingras, porte-parole au Service de police de la Ville de Montréal. Ce dernier estime que tant que le mobilier urbain n’est pas endommagé et tant que les traceurs (nom utilisé pour désigner les gens s’adonnant au parkour) ne s’aventurent pas sur des terrains privés, la police peut tolérer ce sport. Steven Leblanc croit aussi que tout est une question de respect des autres dans les lieux publics. «On s’arrange pour ne déranger personne, et la plupart du temps, les gens s’arrêtent pour nous parler et aiment nous regarder faire», observe-t-il.
Des cours pour les petits et les grands
Tout le monde peut s’approprier le mobilier urbain, croit M. Leblanc, qui offre des cours d’initiation aux tout-petits (dès l’âge de 6 ans) et aux adolescents, mais aussi aux adultes. «En grandissant, on perd notre plaisir d’enfant de vouloir courir et grimper partout», déplore-t-il. Avec le parkour, le simple fait de se diriger vers un lieu X peut devenir une activité physique. «Et surtout, se déplacer devient quelque chose de motivant et d’amusant, ce qui est rarement le cas quand on se déplace en ville», soutient-il.
En savoir plus
The Spot, centre de parkour et de mouvement
Cours disponibles pour enfants, adolescents et adultes
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