L’aéroport Montréal-Trudeau était submergé dimanche de centaines de voyageurs en colère.
Une cinquantaine de départs ont été retardés et une vingtaine annulés en raison de la pluie verglaçante qui est tombée sur l’est du pays. Au moins 65 arrivées ont aussi été retardées.
La plus longue file de clients se trouvait à la billetterie d’Air Canada, aux prises avec une dizaine d’annulations. Plusieurs étaient mécontents du service offert par la compagnie aérienne et se plaignaient du manque d’information qui leur était fournie. Une préposée circulait d’ailleurs en offrant du café afin d’apaiser les esprits.
Maude Bonenfant et sept de ses amis s’attendaient à passer la première semaine de janvier à Holguin, à Cuba. Ils s’apprêtent plutôt à rester au Québec, 900$ en moins chacun dans leur compte en banque.
«Notre vol a été annulé. Après trois heures d’attente en ligne, la dame au comptoir nous a répondu qu’il n’y avait plus aucun vol disponible. On ne peut même pas nous envoyer vers une autre destination, a raconté l’étudiante. Nous avons donc demandé de nous faire rembourser, mais sans succès.»
«On est resté dans l’avion de 7h45 à environ midi, attachés sans pouvoir aller aux toilettes ni avoir de nourriture, puisqu’on pouvait supposément aller à tout moment au déglaçage, a relayé une cliente d’Air Canada devant voyager avec trois enfants jusqu’à Riviera Maya. Une aile a finalement été abîmée par accident par du personnel de la compagnie et notre vol a été annulé.»
Au moment où Métro l’a interrogée, elle attendait en file depuis environ une heure pour savoir ce qu’il adviendrait de son forfait, encore bien loin des comptoirs de service.
Des élèves du Collège John Abbott qui se trouvaient sur le même vol ont pour leur part raté la correspondance devant les mener à Mexico pour un séjour d’étude de deux semaines. «Je dois refaire tout le processus de réservation de billets et je ne trouve aucune aide. C’est honteux», s’est insurgé David Desjardins, le professeur responsable du groupe.
«Je vais rater une journée de travail avec des réunions importantes et ma fille va manquer un examen, s’est désolée Emmanuelle Roch, une touriste suisse, tout en faisant remarquer le peu d’employés présents à la billetterie en ce temps de crise.
En raison du retard de leur vol en provenance de Québec samedi, Mme Roch et sa fille n’ont pas pu monter dans l’avion devant les ramener à Genève. Ils ont dû louer une chambre d’hôtel à Montréal, mais n’ont reçu aucune compensation. «On ne volera plus avec Air Canada», a-t-elle dit avec amertume.
Air Canada n’a pas retourné les appels de Métro.
Le porte-parole d’Aéroports de Montréal, François Asselin, a pour sa part souligné que les pistes étaient opérationnelles. «Ce qui a créé les retards, c’est la congestion à la baie de dégivrage par laquelle doivent passer tous les avions en cette période achalandée», a spécifié M. Asselin.
Des retards pourraient avoir lieu encore lundi, le temps que les activités des compagnies aériennes reprennent un rythme normal.