Le pont de contournement temporaire de l’Île-des-Soeurs, construit par le gouvernement fédéral en 2014, devrait être converti plutôt que démoli selon le député de Verdun et ministre de l’Économie du Québec, Jacques Daoust.
Ce pont, qui compte trois voies dans chaque direction, en plus d’une voie réservée aux autobus et d’une piste cyclable, doit être détruit et recyclé dès la réouverture du pont de l’Île-des-Sœurs, présentement en réfection, selon le scénario élaboré par la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain.
Le ministre Daoust estime pour sa part qu’il faudrait aménager une promenade et des terrasses dans ce «vaste espace surmontant le fleuve et offrant une vue imprenable sur la ville.»
«Je crois qu’on pourrait conserver le pont de contournement tout en interdisant l’accès aux camions lourds afin de limiter l’usure prématurée de cet ouvrage», affirme M. Daoust.
Tout en limitant la circulation, il propose donc de converser des voies pour les voitures en plus de la piste cyclable, afin que ce pont devienne un véritable parc linéaire accessible à tous.
Projet bien accueilli
Pour Dinu Bumbaru, directeur des politiques d’Héritage Montréal, c’est une bonne idée «de profiter des endroits disponibles et de créer de nouveaux espaces publics accessibles comme ce pont. La pérennisation de l’ouvrage plutôt que sa démolition doit être appuyée, compte tenu du fait qu’on détruit trop souvent pour faire place à rien d’intéressant».
Il compare l’idée du ministre Daoust à la conversion en 2009 de l’ancienne voie ferrée aérienne Highline de New-York, devenue un parc linéaire urbain aménagé sur une portion des voies dans Manhattan.
Marie-Andrée Mauger, conseillère de l’arrondissement de Verdun, accueille le projet avec un enthousiasme modéré. «Je trouve que l’idée de convertir ce pont est une bonne idée. Ces aménagements permettraient au public de se rapprocher des rives et de développer des lieux de loisirs en ville.»
Bien que Mme Mauger y voit un moyen de prolonger les espaces verts accessibles sur le territoire, elle s’inquiète des frais récurrents reliés à l’entretien des lieux durant les 30 prochaines années.
Ouvert à la circulation automobile depuis l’automne 2014, le pont de contournement a coûté moins de 100M$ à construire.
En collaboration avec Anne-Frédérique Hébert-Dolbec