En 1925, le parc Jarry est créé en tant que «grand terrain de jeux». Quatre-vingt-dix ans plus tard, ce grand parc de la Ville de Montréal est devenu le lieu de rencontre des résidents et des sportifs de tous genres.
«Ce parc a marqué les Montréalais, autant les jeunes que les familles. C’est un lieu qui regorge de notre histoire», lance Rodger Brulotte, animateur à la télévision pour le baseball.
Au long des ces neuf décennies, cet espace vert à subi de nombreuses modifications pour répondre aux demandes des résidents des quartiers limitrophes, mais également de tous les Montréalais.
«Ce parc a évolué au cours des années. Il n’a jamais été laissé à l’abandon. Il a toujours eu une vocation sportive, mais avec le temps, les citoyens se sont appropriés l’endroit de plus en plus créant les différentes zones du parc. Ils nous sensibilisent aux problématiques de l’espace vert et nous aident à nous occuper de notre joyau», affirme la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Anie Samson, qui a célébré quelques mariages dans ce parc au cours des dernières années.
Le sport
Le parc Jarry a été l’hôte de nombreuses joutes sportives au cours des années. De grandes équipes professionnelles et athlètes de renom ont foulé le sol de cet espace vert.
Après l’arrivée des Alouettes de Montréal et de l’équipe de soccer de Montréal, les Expos ont joué leur premier match au nouveau stade de baseball.
«Quand je jouais dans la Ligue junior de baseball de Montréal, j’allais jouer au parc Jarry, comme René Angélil, Yvan Cournoyer et Michel Bergeron. Quand les Expos sont arrivés, en 1969, sur le même terrain où l’on jouait, c’était spécial. On était très fier. On a aussi remarqué qu’ils étaient vraiment meilleurs que nous», se rappelle Rodger Brulotte.
Après le départ des Expos pour le Stade olympique, c’est au tour des meilleurs joueurs de tennis de s’affronter au parc Jarry. Le stade de baseball cède sa place, en 1995, au Centre de tennis du parc Jarry, aujourd’hui, le stade Uniprix.
«Plusieurs composantes du stade Uniprix sont les éléments d’origine du stade de baseball, dont le bâtiment derrière le court central. C’est d’une beauté», souligne M. Brulotte.
Lieu de rencontres et de fêtes
Loin d’être seulement un parc sportif, le parc Jarry a accueilli de nombreuses fêtes champêtres, pique-niques familiaux, rendez-vous de résidents et célébrations de tous genres.
D’ailleurs, plusieurs résidents avouent que les meilleurs souvenirs qu’ils ont de cet espace vert, c’est lors de ces activités.
«Ça fait près de 25 ans que j’habite dans l’arrondissement et les meilleurs moments que j’ai passés au parc, c’est avec ma famille. Nous y organisions, presque à tous les vendredis, des pique-niques. Nous passions du bon temps ensemble», se rappelle Michel Lafleur, résident et président de la Coalition des amis du parc Jarry.
«J’allais régulièrement au parc Jarry pour les fêtes champêtres ou pour des rencontres en famille», dit M. Brulotte.
D’ailleurs, en 1992, les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste ont élu domicile au parc Jarry.
Visite du pape
En 1984, le pape Jean-Paul II visite la métropole et fait un arrêt au parc Jarry pour célébrer la messe.
«J’étais allé à la rencontre du pape avec ma famille. L’endroit était plein comme jamais», se souvient Anie Samson, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.
Changer de nom
Pendant quelques années, le parc Jarry a changé de nom. En 1985, après la visite du pape Jean-Paul II, la Ville de Montréal décide de rebaptiser l’espace vert «parc Jean-Paul II». Une décision qui n’a pas fait l’unanimité.
En 1988, le parc a retrouvé sa vocation originelle. «Je suis très content que le parc ait retrouvé son nom, affirme Rodger Brulotte. À Montréal, les noms des rues et parcs viennent en majorité des familles montréalaises. C’est l’histoire de notre ville.»
En effet, le nom de Jarry rappelle Raoul Jarry, un conseiller municipal de la fin du XIXe et début du XXe siècle fort actif dans la création de cet espace vert.