Le Plateau-Mont-Royal a présenté les deux plans de réaménagement de la rue Prince-Arthur Est, mardi soir devant une salle comble. Le premier scénario place les terrasses et la végétation au centre de la rue, alors que le second intègre l’allée au centre et conserve les terrasses en bordure des immeubles.
«On veut que Prince-Arthur soit un moment d’émerveillement», a souligné d’entrée de jeu le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez.
La firme Aecom, mandatée par la Ville de Montréal pour effectuer l’étude, a présenté les résultats de leurs recherches, devant plus d’une soixantaine de personnes.
«Nous avons compté plus de 10 000 personnes transitant par la rue tous les jours, explique l’architecte d’Aecom Hervé Haffreingue. Le potentiel économique est donc considérable. Le défi, c’est de pousser ces gens à rester sur la rue.»
Le premier scénario placerait les aménagements au centre de la rue et laisserait deux espaces pour circuler, le long des immeubles. Un parterre de lumières et de végétation serait aménagé à l’entrée du boulevard Saint-Laurent, avec une œuvre publique à côté. Le reste de la rue aurait des terrasses partagées et de la verdure au centre. La porte d’entrée de Prince-Arthur Est, par l’avenue Laval, serait plus végétalisée pour marquer la différence entre les côtés Est, plus résidentiel, et Ouest, plus commercial.
Le second scénario, favorisant la déambulation, comporterait une allée centrale sinueuse avec des formes de courbes inversées. Cette fois-ci, le mobilier urbain et la verdure s’alterneraient le long des édifices. Chaque commerce aurait sa terrasse définie. Cette option assure une plus grande fluidité piétonne. L’entretien des équipements serait aussi simplifié.
Défis logistiques
Dans les deux scénarios, mais particulièrement dans le cas du premier, les installations posent des défis techniques importants pour l’entretien et le déneigement.
«C’est sûr que la terrasse au centre, c’est moins pratique. Il va falloir déneiger avec une brosse à dents, presque. Nous allons aussi devoir étudier la récupération de l’eau par drainage», a mentionné le maire Luc Ferrandez lors de l’assemblée publique.
Les citoyens ont, dans plusieurs cas, manifesté une inquiétude quant à la pérennité des installations.
«C’est la 3e fois en 30 ans que la Ville de Montréal investit sur cette rue. On veut s’assurer que notre argent soit bien investi et que les installations ne soient pas détruites par des chenillettes l’hiver, notamment», a affirmé un résident, Christian Tiffault.
L’arrondissement et la firme Aecom ont indiqué être bien conscients des défis.
Une rue exclusivement piétonne
Plusieurs citoyens ont affirmé la volonté que la rue soit exclusivement réservée aux piétons et ont fait part de problèmes de cohabitation avec les cyclistes.
«On a un gros problème de cohabitation entre les cyclistes et les piétons, a indiqué Claude Gosselin, un résident du secteur de longue date. Est-ce une rue partagée par les cyclistes et les piétons, ou juste une rue piétonne? Il faudra que ce soit clair. Je me suis moi-même fait frapper aujourd’hui.»
Le maire a pour sa part répondu que la solution aux problèmes de cohabitation est notamment l’aménagement d’une piste cyclable sur l’avenue Des Pins.
«Chaque plan comporte ses avantages et ses inconvénients, mais il est évident que l’option numéro 1 rend impossible la circulation rapide des vélos», a affirmé le maire Luc Ferrandez.