Les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme à quelques jours des Fêtes. Ils craignent un engorgement des services d’urgence dans les hôpitaux en raison du nombre important de consultations pour des maladies bénignes alors que la grippe n’a même pas encore fait son apparition.
«Occupée. Très occupée», lance le docteur Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence du CHU Sainte-Justine pour décrire sa salle qui reçoit 250 à 275 patients par jour. Des chiffres similaires à ceux des années précédentes à la même période, mais avec un facteur en mois: la grippe.
«C’est une situation déjà très achalandée avant même le pic du symptôme de l’influenza. On sait qu’une centaine de patients consultent juste pour la grippe. Donc, on va se rendre à 350 patients et on ne pourra pas tous [les] voir dans un délai raisonnable», précise-t-il.
Météo clémente
Les températures plus élevées que la normale en cette période de l’année perturbent le calendrier des virus.
«La saison grippale n’a pas encore commencé contrairement à pareille date l’an dernier», confirme la docteure Carole Morissette, chef médical du secteurPrévention et contrôle des maladies infectieuses à la Direction de la santé publique de Montréal.
Cependant, elle met en garde la population. «C’est certain que la température clémente favorise le retard de l’arrivée de la grippe, mais on va avoir une saison grippale. Il faut se préparer», fait-elle savoir.
Actuellement, les médecins observent surtout des cas de rhumes, de gastro-entérites et de bronchiolites et bronchites chez les très jeunes enfants.
Des maladies qui ne nécessitent généralement pas de consultation à l’urgence. Et pourtant, plus d’un tiers des enfants qui se rendent à l’urgence du CHU Sainte-Justine consultent pour des «cas de rhumes bénins», indique le Dr D’Angelo.
Vaccin et prévention
Les professionnels de la santé demandent à la population d’appeler Info-Santé au 811 pour tout questionnement et de se rendre auprès d’une clinique locale si les symptômes paraissent bénins.
«La fièvre n’est pas dangereuse. C’est un mécanisme du corps», explique le Dr Harley Eisman, directeur du département d’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM, en parlant de la grippe. Son service reçoit présentement environ 240 patients par jour.
«Notre mission est de voir les patients les plus malades. La mission de médecine primaire est moins importante pour nous. L’achalandage a un impact néfaste sur le fonctionnement de l’urgence», pense le Dr D’Angelo.
Sa consoeur, la Dre Morissette, estime qu’il faut profiter de l’arrivée tardive de la grippe pour poursuivre la campagne de vaccination. «On peut encore se faire vacciner, notamment les bébés de 6 à 23 mois, les femmes enceintes, les personnes ayant des maladies chroniques et celle de plus de 60 ans, ainsi que leurs proches», souligne-t-elle.
Jusqu’à maintenant, 5000 doses du vaccin contre la grippe ont été distribuées, soit un «niveau semblable à l’année passée».
Les bons gestes à adopter
Les professionnels de la santé réitèrent, à l’approche des Fêtes et des rassemblements, les gestes à adopter pour minimiser la propagation des virus.
- Se laver les mains, avant de manger, de toucher des aliments et après un passage à la salle de bain.
- Tousser et éternuer dans le pli du coude.
- Rester chez soi, le temps que les symptômes disparaissent.
- Nettoyer régulièrement l’environnement en contact avec des virus.