L’opposition officielle à l’hôtel de ville demande au maire Denis Coderre de mettre de la pression sur le gouvernement provincial afin qu’il accorde rapidement le financement nécessaire à la mise en place des sites d’injection supervisée (SIS) pour les utilisateurs de drogues injectables.
M. Coderre avait affirmé que les SIS seraient mis en place à l’automne 2015. La direction de santé publique (DSP) de Montréal, qui pilote le projet, espère maintenant une ouverture à l’hiver 2017. L’avancement du projet dépend de l’obtention d’un budget de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux, évalué à 5,6M$ pour la première année, que la DSP a demandé au printemps dernier.
«Les 4000 utilisateurs de drogues injectables de Montréal en ont besoin immédiatement, a décrié Sterling Downey, conseiller de ville de Projet Montréal, faisant référence aux estimations de la DSP. Mais on n’entend rien du maire à ce sujet! Il faut qu’il pousse sur le gouvernement pour avoir ces sommes au plus vite.»
Geneviève Fortin, organisatrice communautaire à Cactus Montréal, où est prévu l’installation d’un des trois SIS permanents, croit également que les besoins sont urgents. «On veut que ça ouvre le plus rapidement possible pour permettre de sauver des vies et que les usagers aient accès à des soins de santé. Ce sont des gens qui ne vont pas dans les services institutionnels de santé», a souligné Mme Fortin.
En attendant le coup d’envoi officiel, la DSP a avancé le plus possible dans la préparation des SIS, établissant les plans d’aménagement des salles d’injection et finalisant les protocoles cliniques.
«On serait mûrs pour procéder aux prochaines étapes, pour lesquelles on a besoin du budget», a estimé la Dr Carole Morissette, chef médical à la DSP.
Pour opérer, les SIS devront aussi obtenir une exemption de Santé Canada par rapport à la Loi règlementant certaines drogues et autres substances.
Pour ce faire, Santé Canada devra toutefois visiter les locaux aménagés et prendre connaissance de l’équipe d’infirmières qui superviseront les injections, ce qui n’est pas possible avant l’obtention du budget.
Denis Coderre n’a pas répondu à notre demande d’entrevue à ce sujet.