MONTRÉAL — Les discussions en vue de conclure une première convention collective commenceront mercredi entre la Société québécoise du cannabis et le syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce, qui a été accrédité pour représenter les employés d’au moins deux succursales, a appris La Presse canadienne.
La SQDC compte 12 succursales dans l’ensemble du Québec. Trois organisations syndicales espèrent représenter les travailleurs, soit les TUAC, affiliés à la FTQ, le Syndicat canadien de la fonction publique, également affilié à la FTQ, et le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec, rattaché à la CSN.
Entre le 17 et le 26 octobre dernier, le Tribunal administratif du travail a été saisi de 15 requêtes en accréditation syndicale — une globale et les autres d’un syndicat par établissement. Il a commencé à démêler le tout.
À ce jour, seul le syndicat des TUAC a été accrédité. Il a déposé des requêtes pour quatre établissements. Un syndicat a été accrédité pour la succursale de Rimouski et un autre pour celle du quartier Rosemont, à Montréal. Il attend encore la décision du Tribunal administratif du travail pour les deux autres, à Mirabel et Sainte-Foy.
Mais tout va bien et l’ambiance est bonne, a assuré en entrevue lundi Jean-Marc Caron, coordonnateur au recrutement à la section locale 501 des TUAC-FTQ.
«Pour Rosemont, les rencontres ont été faites avec les travailleurs. Le cahier des demandes a été monté avec les travailleurs. Et la négociation va commencer mercredi cette semaine», a rapporté M. Caron.
Il relate que lorsque la SQDC a annoncé qu’elle devait réduire ses heures d’ouverture, à cause des problèmes d’approvisionnement qu’elle subissait de la part de ses fournisseurs, les employés ont décidé dans un geste de solidarité de tous diminuer leurs heures de travail, afin de réduire au minimum ou d’éviter les mises à pied. «Les salariés avec l’employeur ont pris des ententes pour que tout le monde baissent leurs heures et que tout le monde aient environ une trentaine d’heures-semaine», a-t-il illustré.
Et les huit autres…
Il reste donc à déterminer le sort des syndicats pour les huit autres succursales de la SQDC.
Après avoir déposé une requête globale pour représenter les syndiqués de l’ensemble des succursales, au départ, en plus d’autres requêtes par établissement, le syndicat de la SAQ (CSN) s’est fait damer le pion par les TUAC, qui avaient déposé leurs requêtes avant lui.
En droit du travail, il existe la «règle du guichet fermé», dont l’application ressemble au principe du premier arrivé, premier servi. La règle stipule que le dépôt d’une requête pour représenter des salariés qui n’étaient pas syndiqués auparavant rend irrecevable une autre requête déposée à compter du jour qui suit le premier dépôt, que ce soit pour la totalité ou une partie des salariés visés par la première requête.
Le syndicat de la SAQ (CSN) a donc amendé sa requête afin que sa requête globale ne concerne plus les 12 succursales, mais bien les huit qui restent, excluant celles des TUAC.
Lundi, le Tribunal administratif du travail vérifiait la représentativité — à savoir si le syndicat de la SAQ (CSN) avait obtenu un pourcentage suffisant d’adhésion.
Ensuite, le Tribunal devra déterminer si l’unité d’accréditation syndicale telle que définie est appropriée — globale ou par établissement.
Mais ni le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ni les TUAC n’ont l’intention de baisser les bras. Tous deux ont indiqué qu’ils attendaient la décision du tribunal quant à la représentativité du syndicat de la SAQ (CSN) afin de décider de ce qu’ils feront par la suite.