Parce que sa connaissance du virus a évolué, la santé publique permettra à la population, dès le 22 juin, de tenir des rassemblements intérieurs dans les lieux publics, en respectant un maximum de 50 personnes. Dans les écoles et les camps de jour, la distanciation sociale entre les enfants sera dorénavant d’un mètre, en favorisant la création de «bulles» et de petits groupes.
«On pourrait aller jusqu’à 250 personnes à la mi-juillet, mais on ne veut pas aller trop vite. On veut y aller progressivement», a martelé lundi le conseiller médical stratégique à la Direction de la santé publique du Québec, Richard Massé.
«Est-ce qu’on va aller jusqu’à 500, jusqu’à 1000? Actuellement, tout le monde est très prudent avec ces choses-là. Ça va arriver, mais on n’a pas encore d’horizon.» -Richard Massé, conseiller stratégique de la santé publique
Dans les lieux où les personnes assises n’auront pas à se déplacer régulièrement, soit les locaux de classe, les cégeps et les universités, les salles de spectacle ou les cinémas, la distanciation sociale sera de 1,5 mètre. À l’extérieur toutefois, en tout temps, la distance de deux mètres demeure, tout comme dans les lieux où il y a une «circulation accrue», dont les files d’attente et les aires communes.
Milieu scolaire, premier concerné
Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a pour sa part révélé que les jeunes de 16 ans et moins pourront maintenir une distanciation de seulement un mètre. Il explique cette décision par le fait que les nouvelles sont «très bonnes» en ce qui concerne la transmission chez les enfants. «On a un nombre d’éclosion restreint, et aucun enfant n’a été atteint gravement par la maladie. Dans la grande majorité des cas, ce sont des symptômes légers, semblables à une grippe», dit-il.
Toutefois, chez les adultes qui interagissent avec ces jeunes, des enseignants par exemple, la règle du deux mètres devra demeurer.
«On rappelle qu’on ne veut pas revenir en arrière. On est encore en libération conditionnelle. J’invite vraiment les gens à ne pas penser que le virus est disparu.» -Horacio Arruda, directeur national de santé publique
Autant que possible, il faudra créer de petits groupes dans les classes. «En milieu scolaire, on va pouvoir faire des petites familles, des bulles, de telle sorte que les jeunes pourront interagir comme avant. Cela dit, on va laisser quand même une distance avec les autres groupes de la classe», illustre le Dr Arruda. Il affirme que cette notion de «bulles» aidera à maîtriser une potentielle éclosion, et d’investiguer «autour d’un seul cas» dans un ensemble plus restreint.
Des milieux plus à risque
Si certains secteurs d’activité sont moins risqués, d’autres le demeurent encore vivement, de par leur définition. C’est le cas de certaines formes de performance artistique, a laissé entendre lundi le Dr Richard Massé. «Le chant est particulièrement à risque, parce que la plupart des études montrent qu’on émet des gouttelettes à plus de deux mètres. À ce moment-là, il faut augmenter la distanciation, à cause du danger accru», observe le professionnel.
Le même principe s’applique d’ailleurs pour les restaurants, qui doivent rouvrir la semaine prochaine dans le Grand Montréal.
«C’est quand on parle qu’on risque de propager le virus», illustre-t-il, soutenant que de manger dans un restaurant est rarement silencieux. Les deux mètres y seront donc aussi maintenues.
Les autorités ont enregistré lundi 102 nouveaux cas de coronavirus au Québec, portant le total à 54 054. On compte également 20 décès supplémentaires, ce qui en fait maintenant 5242 à l’échelle de la province. Le nombre d’hospitalisations, lui, subit une hausse de deux cas, pour un total de 771. On retrouve toutefois 82 patients aux soins intensifs, soit une diminution de trois personnes.