Dans la foulée de la déferlante de dénonciations pour violences sexuelles observée sur le Web, le premier ministre François Legault «salue le courage» des victimes. Son gouvernement, affirme-t-il, est à pied d’oeuvre pour remédier à la problématique des agressions et du harcèlement dans la province.
«Dénoncer, ça aide à ce que tout le monde soit plus sensible. Je veux saluer leur courage», a souligné l’élu de la Coalition avenir Québec lors d’un point de presse tenu à Montréal lundi. Il a encouragé les victimes à continuer leur cri du coeur.
M. Legault réagissait ainsi à une importante vague de dénonciations, troisième au Québec en quelques années depuis #AgressionNonDénoncée et #MoiAussi. Ensemble, plusieurs victimes alléguées ont récemment pris d’assaut les réseaux sociaux pour faire état de leur vécu. Des vedettes, dont Kevin Parent et Maripier Morin, ont d’ailleurs dû répondre de leurs actions.
Au centre des institutions que le premier ministre veut modifier: le système juridique.
«Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette est en train de voir comment s’assurer que ça soit moins difficile pour les victimes. Ne pas être obligé, quand arrive un procès, de tout revivre pendant des semaines et des semaines», a-t-il évoqué.
L’Assemblée nationale a par ailleurs adopté à la fin de la session parlementaire un projet de loi de l’ex-ministre de la Justice Sonia Lebel qui abolit dès maintenant le délai de poursuite dans des cas d’agressions sexuelles. Jusqu’à ce printemps, une victime devait dénoncer à l’intérieur d’un délai de trente ans.
«Il y a plusieurs ministères concernés.» – François Legault, sur le besoin de mieux accompagner les victimes de violences sexuelles
Revoir les cours d’éducation sexuelles
Le cours d’éducation à la sexualité au Québec est aussi dans le viseur du gouvernement, constate le premier ministre Legault.
Actuellement, les élèves du primaire et du secondaire reçoivent «entre 5 et 15 heures d’éducation à la sexualité par année». L’été dernier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge – qui occupait aussi les fonctions de ministre de l’enseignement supérieur à l’époque –, avait fait part d’un désir d’intégrer des notions d’éducation sexuelle dans le nouveau cours d’éthique et culture religieuse, en pleine réforme.
«Les cours à la sexualité, ça fait partie de tout ce qu’observe Jean-François Roberge à l’éducation», a maintenu lundi le premier ministre Legault.