Accusé par la vérificatrice générale de «manquer de leadership» dans la sauvegarde de son patrimoine, voilà que Québec sort le chéquier. Le gouvernement provincial investira 15 M$ sur deux ans pour restaurer 62 bâtiments religieux, ainsi que trois orgues.
Cette aide sera versée par le biais du Programme visant la protection, la transmission et la mise en valeur du patrimoine culturel à caractère religieux. Celui-ci permet de financer 80% des réparations apportées à un bien patrimonial classé.
«Les projets rendus possibles grâce aux investissements gouvernementaux génèrent d’importants effets structurants, tant sur le plan des communautés locales que sur les plans professionnel et culturel», s’est réjouie lundi la présidente du Conseil du patrimoine religieux du Québec, Josée Grandmont.
Cette annonce survient un mois et demi après le dépôt d’un rapport accablant du Vérificateur général du Québec (VG), dont les grandes lignes ont écorché le travail du ministère de la Culture et des Communications dans la sauvegarde du patrimoine immobilier québécois.
«[Les] interventions peuvent être insuffisantes ou manquer de cohérence ou encore être réactives», avaient écrit Guylaine Leclerc, actuelle vérificatrice générale, dans ce document d’une quarantaine de pages.
La VG insiste par ailleurs sur la mise sur pied d’une stratégie particulière d’intervention en matière de patrimoine immobilier.
Des églises rasées
Plusieurs bâtiments religieux québécois sont passés au bulldozer dans les dernières années. À Québec, l’avenir de certains d’entre eux a longtemps fait les manchettes.
L’église Saint-François d’Assise et du Saint-Cœur-de-Marie, dans la Vieille Capitale, n’ont notamment pas survécu. Également à Québec, l’église Saint-Louis-de-France doit laisser place dans les prochaines années à une maison des aînés, ce projet de milieux de vie longue durée de la Coalition avenir Québec.
Après avoir longtemps fait l’objet de débats, une autre église de la Capitale-Nationale, celle du Très-Saint-Sacrement, devrait prochainement obtenir un classement patrimonial. La démolition semble donc écartée pour le moment.
À Montréal aussi, certaines églises ressentent le poids du temps. L’église de Saint-Léonard évaluait en décembre dernier ses besoins de sauvegarde à près de 1 M$.