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Saint-Léonard : une église à restaurer

Le père Boboruta devant l’autel qui a été restauré. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

L’église de Saint-Léonard célébrait pendant la fin de semaine son 130e anniversaire. Le poids des années a laissé des traces. Ce bâtiment d’une valeur historique significative souffre toujours de problèmes de fissures. Malgré plusieurs appels à l’aide lancés par les marguillers, le niveau de vétusté demeure inquiétant.

Sous l’impulsion du père Adrian Boboruta, l’église se transforme peu à peu. L’autel a été refait en marbre rouge de Vérone. Sur son socle, un tabernacle centenaire, déniché et restauré par le religieux, peut maintenant abriter les hosties. De nombreuses statues, représentant différents saints, ornent à présent les lieux.

Si l’intérieur s’est grandement embelli, les changements ne font rien pour régler les problèmes qui affectent les fondations du bâtiment, toujours dans un piètre état. En 2016, il était estimé que celles-ci nécessiteraient des investissements approchant du million de dollars. Une situation qui n’a pas changé.

« C’est très urgent, souligne la marguillère Christine Cozzucoli. On veut lancer un appel d’offres ce printemps pour remplacer certaines pierres dans un mur qui menace de s’écrouler, mais on n’a pas le budget pour en faire plus. »

Un lieu d’importance

L’église de Saint-Léonard célèbre son 130e anniversaire

Afin d’obtenir un financement du gouvernement pour l’entretien et la restauration des lieux, le père Boboruta espère faire reconnaître l’église comme étant un lieu patrimonial.

Ça risque d’être un chemin de croix. Dans son inventaire des lieux de culte réalisé en 2003, le Conseil du patrimoine religieux du Québec a donné la plus faible cote de valeur patrimoniale à l’église.

Sa direction n’a pas retourné les appels du journal.

« L’église avait été en partie détruite par les flammes, puis restaurée à deux reprises, rappelle Mme Cozzucoli. Je pense que c’est ce qui lui fait perdre un peu de valeur historique. » Elle croit cependant que ce faible classement au sein du Conseil du patrimoine religieux n’est pas représentatif de la valeur de l’église.

La Ville de Montréal avait pourtant inclus l’église dans la catégorie des « immeubles de valeur patrimoniale exceptionnelle » lors de son évaluation du patrimoine urbain, réalisé dans l’arrondissement en 2004.

Le bâtiment est d’ailleurs l’un des derniers témoins d’une époque où Saint-Léonard était un village rural, avant son urbanisation qui a débuté vers les années 1960.

« Autrefois, il n’y avait pas de centre commercial ou de lieux où les gens pouvaient se rencontrer, rappelle de son côté M. Boboruta. L’église était l’unique endroit pour cela. J’espère pouvoir conserver la mémoire historique de ce morceau de l’île, pour que les générations futures puissent comprendre ce qu’était ce Montréal plus ancien. »

La fondation en date

1721 : Première mention d’un endroit du nom de la Côte de Saint-Léonard

1885 : Le 21 novembre, par décret ecclésiastique de Mgr Édouard-Charles Fabre, archevêque de Montréal, la paroisse « Saint-Léonard-de-Port-Maurice » est canoniquement érigée. Une première messe y sera célébrée le 1er janvier suivant.

1886 : En avril, une permission est accordée pour la construction d’une église en pierre. Le statut de municipalité est également accordé, menant à l’élection en juin de Louis Sicard en tant que premier maire.

1889 : L’église Saint-Léonard de Port-Maurice est officiellement inaugurée le 22 décembre, un dimanche également.

1907 : Premier incendie de l’église. Les fondations et murs étant en pierre, elle résiste et elle est restaurée.

1930 : Second incendie, auquel l’église a également survécu.

 

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