La hausse des cas de COVID-19 dans les établissements scolaires met le milieu syndical sur ses gardes. Sans preuve d’un «mécanisme de dépistage accéléré» dans les écoles, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) menace de se tourner vers les tribunaux.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, martèle depuis la présentation du plan de retour à l’école qu’il souhaite offrir une voie rapide aux élèves et au personnel des écoles pour obtenir un dépistage de la COVID-19.
Sauf qu’aux yeux de la FAE, il n’existe aucune «preuve qu’un tel mécanisme existe». Son président, Sylvain Mallette, a donc pris la décision d’aller vers le système de Justice.
«La FAE s’adressera à la Cour supérieure du Québec dans les prochains jours. Elle souhaite obtenir du gouvernement qu’il mette en place le mécanisme demandé et qu’il fournisse tous les documents relatifs au plan sanitaire qui s’applique dans le réseau scolaire», souligne le syndicat enseignant dans un communiqué de presse diffusé mercredi matin.
Sans réagir directement aux actions en justice de la FAE, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a convenu mercredi qu’il oeuvrait à «réduire les délais de dépistage».
«À titre d’exemple de mesure mise en place, chaque école est déjà attitrée à un centre de dépistage, en plus d’avoir une personne-contact au sein de sa Santé publique régionale», a souligné le cabinet du ministre dans une réponse écrit.
«Ainsi, en cas d’éclosion, les élèves et les parents ont un accès à un corridor de service priorisé», a-t-on ajouté.
Des chiffres officiels?
La FAE souhaite aussi obtenir du ministère de la Santé qu’il rende public les chiffres officiels d’infections en milieu scolaire. À l’heure actuelle, le ministère ne produit que des données sur la population générale.
Des sites citoyens comme «COVID Écoles Québec» permettent de se faire une idée sur l’évolution du virus dans les établissements de la province. Une trentaine d’écoles seraient touchées selon les données du site Web.
C’est une rentrée un peu surréaliste que les élèves du Québec ont vécue la semaine dernière. En vertu du plan de retour à l’école du ministère de l’Éducation, chaque jeune du 3e cycle du primaire et plus doit porter un masque dans ses déplacements.
Au contraire du fonctionnement habituel de plusieurs établissements, les élèves doivent aussi rester dans leur classe-bulle en tout temps, y compris pour manger. Ce sont les professeurs qui doivent se déplacer entre les classes.