Le Parti québécois (PQ) entamera mardi la dernière de cinq rentrées parlementaires consécutives sans chef élu. Avant l’élection début octobre de ce nouveau leader, le chef par intérim de la formation, Pascal Bérubé, souhaite tout de même que la formation fasse sentir sa présence à Québec.
Le PQ est le dernier des quatre partis à l’Assemblée nationale à tenir son caucus présessionnel. Celui-ci sera court – une seule journée – et n’aura lieu que 24h avant la rentrée de mardi.
Ce n’est pas sans une once de confiance que M. Bérubé s’est présenté au parlement, lundi. Peu importe le chef choisi le 9 octobre, le député de Matane-Matapédia croit à la résurgence de son parti. Peut-être même devant le Parti libéral du Québec.
«Je vous fais même la prédiction que, d’ici quelque temps, on sera en deuxième place», a-t-il évoqué devant ses collègues députés, à l’entrée du caucus péquiste.
Une présence à l’Assemblée nationale?
Le PQ a trois chances sur quatre de tomber cet automne sur un chef extraparlementaire. Un seul candidat, Sylvain Gaudreault, est aussi député. Au dernier débat du parti, un autre candidat, Paul St-Pierre Plamondon, avait d’ailleurs vanté les mérites d’envoyer un chef sur le terrain plutôt qu’au Parlement d’ici les élections générales de 2022.
Sans prendre de position sur la course, Pascal Bérubé, soutient qu’il «évaluera» en temps et lieu la nécessité qu’il reste chef parlementaire, dans l’éventualité où un candidat autre que M. Gaudreault remporte l’investiture péquiste.
«Si c’est un des trois qui n’est pas député, il y aura nécessairement à élire un chef parlementaire, et ce sera sa prérogative. Mais aucun des candidats ne m’a fait d’appel du pied», a précisé l’actuel chef intérimaire de la formation.
Interrogé à nouveau par les journalistes, M. Bérubé a convenu qu’«il va attendre de voir qui est élu» pour décider de son avenir rapproché.
«Ça prend une affinité», a-t-il laissé entendre.
Une commission indépendante
Entretemps, M. Bérubé aura au moins un mois en poste. Il désire talonner le gouvernement sur sa gestion de la pandémie en obtenant une commission d’enquête publique.
«En Ontario, le BFF [Best friend forever, meilleur ami] de François Legault, Doug Ford, en a fait une, une commission d’enquête indépendante avec un pouvoir d’assigner des témoins», a avancé M. Bérubé.
Au Québec, les enquêtes ne manquent pas depuis la vague d’éclosions dans les CHSLD et les résidences pour aînés, ce printemps. Trois enquêtes distinctes ont d’abord été lancées au CHSLD Herron, à Dorval, devenu un symbole durant la pandémie.
Puis, le Bureau du coroner a décidé fin juin de s’attaquer au plus large problème du traitement des aînés dans ces ressources.
Le gouvernement du Québec est le dernier à s’être invité au bal. Le mois dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, confiait au Commissaire à la santé et au bien-être un mandat d’enquête sur l’état du réseau pendant la crise sanitaire.
Rien de tout ça ne suffit, croit M. Bérubé.
«On veut s’assurer qu’il n’y ait pas de complaisance, que le gouvernement n’ait pas mis en place une commission qui s’avère inoffensive quant à ses responsabilités.» – Pascal Bérubé
La session parlementaire s’est amorcée du mauvais pied lundi pour M. Bérubé, qui a reçu des menaces de mort ou de violence d’un utilisateur du réseau Twitter. L’élu de Matane-Matapédia a porté plainte à la police.
«Vous et votre conjointe ne pourrez plus marché dans les rue bientôt [sic]», avait écrit sur le réseau social ledit usager, «Lys Patriote».
Selon M. Bérubé, la Sûreté du Québec a déjà ouvert un dossier d’enquête sur l’homme, qui s’est depuis excusé pour ses propos. «Je voudrais m’excuser pour un Tweet que certaine personne on trouvé menacant [sic]», a ajouté le suspect.