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COVID-19: le masque médical efficace, le couvre-visage… peut-être

Une dame porte un masque dans le métro.

Le masque médical, dont le masque bleu à plis, peut en partie enrayer la transmission de la COVID-19. Pour ce qui est du couvre-visage artisanal, les preuves manquent encore, mais la Santé publique continue à en faire une recommandation, par principe de précaution.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a rendu disponible lundi une revue des connaissances actuelles sur l’efficacité des différents masques et visières pour éviter la transmission du coronavirus. Premier constat: les masques chirurgicaux ou de procédure, qu’on distribue en milieu hospitalier et dans les cliniques de dépistage, ont un effet jugé «important».

«Dans un groupe de 100 personnes qui seraient exposées au virus, on préviendrait de 4 à 8 infections», a commenté lundi matin l’une des coauteures de l’étude présentée aux journalistes, Élisabeth Lajoie.

Si ces chiffres peuvent paraître minimes, il ne faut pas se méprendre, croit l’experte.

«Pour chaque infection et demie, on va arrêter le cycle de transmission. Donc, on va éviter une multiplication de transmissions.» – Élisabeth Lajoie, chercheure à l’INSPQ

Et le masque artisanal?

Les chercheurs de l’INSPQ conviennent que le virus SRAS-CoV-2, qui engendre l’apparition de la COVID-19, a fait l’objet de peu d’études avancées. Toujours impossible, donc, de dire si le masque artisanal, recommandé par la Santé publique, a une efficacité ou une inefficacité.

Professeur agrégé à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), Maximilien Debia, soutient que les auteurs de l’étude se sont appuyés sur la connaissance la plus avancée de la science, et donc sur une poignée d’études. «L’INSPQ a choisi des articles publiés, révisés par les pairs et qui ne sont pas en pré-publication. Ce sont quelques dizaines d’études», analyse-t-il.

«L’idée de la santé publique, ce n’est pas non plus d’attendre d’avoir toutes les preuves scientifiques. Sinon, on attendrait encore», ajoute M. Debia.

Interrogé à cet effet, le directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, a évoqué des difficultés à «prouver l’efficacité du couvre-visage en temps de pandémie». La recherche scientifique étant ce qu’elle est, l’expert en santé publique croit même qu’il faudra des mois avant d’avoir les données probantes nécessaires.

«Mais nous, on considère qu’il y a suffisamment de données pour considérer que le couvre-visage pourrait avoir un effet. […] Certains pays semblent avoir démontré une baisse d’incidence avec le couvre-visage», a-t-il précisé.

«Vous comprendrez qu’on ne peut pas non plus faire dire à la science ce qu’elle ne peut pas dire.» – Horacio Arruda, directeur national de santé publique

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