Les enseignants l’avait demandé, mais la Cour supérieure a dit non. Résultat : ils n’obtiendront pas de dépistage accéléré de la COVID-19 dans les écoles.
La décision de la Cour supérieure est tombée mercredi en fin d’après-midi. Celle-ci a rejeté la demande en injonction provisoire déposée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) le 15 septembre dernier.
Rappelons que la FAE regroupe neuf syndicats qui représentent près de 49 000 enseignantes et enseignants. Un dépistage accéléré aurait assuré, selon elle, leur protection et leur sécurité ainsi que celles de leurs élèves jeunes et adultes.
Des «débats inutiles» et de la «confusion»
Le juge Babak Barin a rejeté sur la base d’un seul critère la demande des enseignants (sur les quatre nécessaires à une acceptation). Soit celui de la balance des inconvénients.
Le juge a ainsi estimé ne pas avoir suffisamment d’éléments au dossier pour conclure que la mise en place d’un dépistage accéléré servirait davantage l’intérêt public que la solution préconisée jusqu’à maintenant par le gouvernement.
Il a pointé du doigt la réallocation de ressources qu’une telle mise en place nécessiterait. Une réallocation «dont il serait difficile de prévoir les contrecoups», lit-on dans la décision.
Enfin, le juge Barin a également statué qu’un tel processus de dépistage entraînerait des «débats inutiles» et de la «confusion». Il serait également difficile de savoir ce qui constitue ou non un processus de dépistage acceptable, selon lui.
Un Plan «déficient» et «non sécuritaire», dit la FAE
Déçue par la décision de la Cour, la FAE estime que Québec n’a «jamais eu l’intention de mettre en place un corridor permettant le dépistage accéléré du personnel des écoles publiques.» Et ce, «malgré ses promesses.»
La FAE juge le Plan de la rentrée du gouvernement «déficient», «non sécuritaire» et «incomplet», peut-on lire dans la décision. Elle déplore l’oubli de la question de la ventilation, alors que la transmission de la COVID-19 par aéroportée est possible.
La FAE s’attriste que le gouvernement ait choisi de ne pas s’appuyer sur «l’expertise des enseignant(e)s», a ajouté Sylvain Mallette, président de la FAE, dans un communiqué. Ceux-ci préconisaient la mise en place d’un modèle de fréquentation scolaire.
Selon le Procureur général du Québec, qui représente Christian Dubé, Horacio Arruda et Jean-François Roberge, le test de dépistage n’est jamais requis «comme mesure de gestion ou de contrôle des risques» chez les travailleurs en milieu scolaire.
La stratégie est de tester les personnes présentant des symptômes, et de les retirer du milieu.
Notons que le juge a reconnu l’urgence de la situation, le sérieux de la question, et le caractère irréparable du préjudice causé par la décision du gouvernement. Sur ce dernier point, les enseignants estimaient que l’absence de professeurs nuirait aux élèves.
Selon les plus récents chiffres du gouvernement, 581 des 2997 écoles publiques et privées au Québec comptent un cas actif d’infection à la COVID-19.
Partout, des élèves et des enseignants doivent se placer en isolement. L’école secondaire Saint-Stanislas de Saint-Jérôme doit même fermer jusqu’à nouvel ordre à cause d’une éclosion.