Le gouvernement fédéral insuffle 295 millions de dollars pour stimuler la fabrication de véhicules électriques au pays. L’investissement permettra la reconversion de l’usine de montage de Ford à Oakville, en Ontario, afin que celle-ci construise des véhicules électriques zéro émission.
C’est ce qu’a indiqué le premier ministre Justin Trudeau, lors d’une annonce en Ontario jeudi. Il était notamment accompagné du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford.
La province ontarienne investit également 295 millions de dollars dans ce projet, dont le coût total est estimé à 1,8 milliard de dollars.
Le gouvernement Trudeau a réitéré jeudi sa volonté de transitionner vers une économie d’énergie propre et renouvelable. Le premier ministre a de nouveau indiqué vouloir atteindre le zéro émission de carbone nettes d’ici 2050.
«Le secteur de l’environnement et le secteur de l’automobile sont gagnants tous les deux.» -Justin Trudeau
La reconversion de l’usine de montage d’Oakville en une usine de fabrication de véhicules électriques à batterie (VEB) permettra, selon le premier ministre, de maintenir 5400 emplois bien rémunérés pour la classe moyenne. Et ce, dans l’ensemble de la main-d’œuvre de production de Ford au Canada.
Rappelons que le secteur de l’automobile est l’un des plus importants secteurs manufacturiers du Canada. Il crée plus de 500 000 emplois et injecte 16 milliards $ dans le PIB du pays.
Les véhicules électriques : un secteur d’avenir
Un tel investissement du fédéral placera le Canada sur l’échiquier mondial en matière de véhicules électriques, croit Trudeau. Le pays aura ainsi une chance de devenir un chef de file dans ce domaine d’avenir, tout en restant compétitif.
«Il y a une demande grandissante pour les véhicules électriques.» – Justin Trudeau
Une telle collaboration avec l’industrie vise à attirer les usines de fabrication de VZE grâce à des investissements à grande échelle, estime le gouvernement. Des partenariats, comme celui avec Ford et Unifor, aidera à attirer les investissements, notamment dans les technologies à zéro émission, croit-il.
Pour Vic Fedeli, ministre du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce de l’Ontario>, toute région qui aspire à un avenir à long terme dans la fabrication automobile doit apporter une valeur ajoutée dans les deux technologies que sont les véhicules zéro émission et les véhicules connectés et autonomes.
Il faudra quand même aller plus loin
Patrick Bonin de Greenpeace Canada, a salué cet investissement fédéral dans les véhicules électriques. Mais le Canada devra aller plus loin, estime-t-il. D’abord, en exigeant une augmentation du pourcentage de ventes de véhicules zéro émission. Ensuite, en interdisant la vente de nouveaux véhicules neufs à essence d’ici 2030.
Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre, s’est également réjouit de la nouvelle. Toutefois, il estime que cela ne réglera pas tous les problèmes liés à la croissance des émissions de GES du secteur des transports.
«On doit maintenant s’assurer qu’il y aura aussi des acheteur.se.s et que les infrastructures de recharge suivront partout au pays », a-t-il déclaré.
À l’heure actuelle, 0,5% des véhicules construits au Canada sont électriques. Cela représente plus de 80% sous la moyenne mondiale d’environ 3%. Au 31 août 2020, plus de 56 000 Canadiens avaient fait l’achat d’un véhicule zéro émission admissible au programme iVZE.