La rétention des préposés dans les CHSLD, c’est «l’oeuf et la poule». Aux yeux du premier ministre François Legault, c’est en engageant plus que le réseau des soins longue durée pourra retenir plus de personnel.
C’est ainsi qu’a réagi le chef de la Coalition avenir Québec, interrogé sur les départs massifs dans les CHSLD montréalais depuis le début de la pandémie. Métro rapportait ce matin que quelque 400 préposés des cinq CIUSSS de la métropole ont quitté depuis mars.
Préposés
«À partir du moment où il manque de préposés, c’est plus difficile pour les préposés qui sont là», a convenu jeudi le premier ministre, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.
M. Legault assure que l’ajout de 10 000 nouveaux préposés cet automne et cet hiver viendra régler une bonne part du problème dans le réseau public des soins longue durée.
«Actuellement, ce sont des primes. Suite à la négociation qu’on fait actuellement, on offre des plus grosses augmentations de salaire. Donc, ça, ça va aider», a-t-il soutenu.
«Pas 45 solutions»
Dans les oppositions, on se satisfait de voir le gouvernement injecter de la main d’oeuvre dans le réseau immédiatement. La porte-parole libérale pour les aînés, Monique Sauvé, se dit toutefois déçue que plusieurs centaines aient déjà quitté.
«C’est plus que désolant. Tous ces préposés qui quittent ont tenu le réseau à bout de bras pendant la première vague. C’est beau de les appeler les anges gardiens, mais ils avaient besoin de plus qu’une tape dans le dos», affirme-t-elle au bout du fil.
Mme Sauvé presse d’ailleurs le gouvernement de s’assurer que les nouveaux préposés formés en vitesse obtiennent les salaires promis.
À plus long terme, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau Dubois, demande au Conseil du trésor de donner un coup de barre dans les négociations du secteur public.
«Pour freiner l’hémorragie, il n’y a pas 45 solutions. Le gouvernement doit envoyer un signal clair que les salaires et les conditions de travail vont s’améliorer», note-t-il.
Le critique péquiste pour les aînés, Harold LeBel, déplore que Québec ait perdu du temps.
«Je suis intervenu devant [le ministre Christian] Dubé, qui était au Conseil du trésor il y a deux ans, pour lui dire qu’il fallait qu’il décrète des conditions de travail pour les préposés aux bénéficiaires, raconte-t-il. On ne faisait rien. On a attendu. Aujourd’hui, on paye pour.»