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Crise dans les CHSLD: la protectrice du citoyen avait déjà levé des drapeaux rouges

Un CHSLD de l'arrondissement Ahuntsic
Photo: Josie Desmarais/Métro

Des problèmes longuement dénoncés par la protectrice du citoyen «ont jailli, pour ne pas dire explosé» ce printemps, quand la pandémie de COVID-19 s’est infiltrée sans avertissement dans les CHSLD.

C’est l’une des nombreuses conclusions de Marie Rinfret dans le dernier rapport annuel d’activités 2019-2020 de son organisme. «L’alarme avait été donnée à de nombreuses reprises», martèle dans son mot d’introduction la principale porte-parole du Protecteur du citoyen.

Encore une fois cette année, Mme Rinfret décrit en long et en large la pénurie de personnel dans les CHSLD, ainsi que ses impacts en début de pandémie. Conscient du manque d’employés ce printemps, le gouvernement du Québec avait procédé dans l’urgence à la formation de plusieurs milliers de nouveaux préposés, lesquels ont récemment intégré leur nouvel emploi.

La protectrice du citoyen dénonce par ailleurs les «problèmes aigus» de personnel dans les CHSLD privés non conventionnés. Le CHSLD Herron, devenu l’exemple dramatique des impacts de la pandémie dans les centres de soins longue durée, est un exemple de ce type de ressources.

«Le Protecteur du citoyen constate le manque de suivi et de soutien de la part des CISSS et des CIUSSS auprès de ces CHSLD. Il attend d’eux qu’ils assument leurs responsabilités au regard de la qualité des soins et des services», tonne Mme Rinfret.

«Pénurie de personnel, épuisement des effectifs, manque d’intervenants et d’intervenantes qualifiés, vétusté des lieux: entre autres problèmes, ceux-là ont jailli, pour ne pas dire explosé. Et pourtant, ce portrait des ressources de soins de long terme a été maintes et maintes fois dénoncé au cours des décennies.» – Marie Rinfret, protectrice du citoyen, sur l’impact de la pandémie en CHSLD

Amas de plaintes

À chaque année, le Protecteur du citoyen reçoit des centaines de plaintes fondées dans le réseau de la santé. Celles-ci font par la suite l’objet de recommandations et de suivis auprès du ministère ou de l’organisme concerné.

Cette année, les équipes de Mme Rinfret ont comptabilisé 600 plaintes fondées en Santé et en Services sociaux. De celles-ci, 80 provenaient du réseau des soins de longue durée.

Le pourcentage de plaintes fondées dans les centres de soins pour aînés est passé de 38% en 2018-19 à 44% en 2019-20.

L’attente est longue pour les sinistrés

Dans son rapport de plus de 150 pages, Marie Rinfret se penche aussi sur le dossier des inondations, qui génère également son lot de plaintes.

Dans son premier rapport suivant les inondations de 2017, qui avaient fait des milliers de sans-abris temporaires, le Protecteur du citoyen dénonçait de longs délais d’attente pour obtenir de l’aide financière. Force est de constater, affirme Mme Rinfret, que la situation stagne.

«Trois ans après les inondations de 2017, les motifs d’insatisfaction des personnes sinistrées à la suite des inondations de 2017 et de 2019 demeurent les mêmes», écrit-elle.

À la fin du mois de mars dernier, le ministère responsable, celui de la Sécurité publique, traitait toujours plus de 500 dossiers concernant 2017. Pour ce qui est des crues printanières de 2019, le portrait est plus optimiste.

«Le Ministère a […] mis en place des mesures permettant de verser aux sinistrés les sommes d’assistance financière estimées, peut-on lire dans le dernier rapport de Mme Rinfret. Le Protecteur du citoyen constate que ces mesures ont permis de verser l’assistance financière aux sinistrés beaucoup plus rapidement qu’en 2017.»

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