Samedi aux alentours de midi, près de 100 personnes se sont rassemblées devant le bureau du premier ministre du Québec, François Legault, à Montréal pour réclamer la régularisation des statuts de l’ensemble des travailleuses et travailleurs essentiels migrants.
L’événement était organisé par la Coalition pour la régularisation des statuts, qui inclut une quinzaine d’organisations dont Amnestie internationale Canada francophone et la Maison d’Haïti. Pendant environ une heure, plusieurs discours ont été prononcés, autant par des citoyens que par des membres de la coalition, devant la foule présente.
Le message émis était clair. Les gens qui se sont réunis aujourd’hui veulent voir le gouvernement accorder la résidence permanente aux citoyens exerçant des métiers essentiels au fonctionnement du pays, surtout en temps de pandémie. La Coalition pour la régularisation des statuts revendique donc l’admissibilité de tous les travailleuses et travailleurs essentiels au programme de régularisation prochainement en vigueur.
Récemment, après avoir été fortement critiqué, M. Legault a dit qu’il envisageait possiblement d’élargir le programme de régularisation des demandeurs d’asile. Jusqu’à maintenant, le programme est seulement accessible au personnel de la santé. Les individus occupant un poste dans une épicerie et dans le domaine de l’entretien ménager ou encore les camionneurs sont donc mis à l’écart par ce programme.
La coalition veut que le premier ministre tienne sa promesse et modifie son programme afin de venir en aide aux gens qui ont risqué leur vie tout en aidant la société en travaillant pendant la pandémie.
Des témoignages
Vers 12h15, Marjorie Villefranche, la directrice de la Maison d’Haïti, a été la première à prendre la parole. Elle s’est exprimée sur le programme lancé par le gouvernement, qu’elle trouve restrictif.
«Notre coalition porte deux revendications. D’une part, nous demandons la mise en oeuvre immédiate du programme spécial des demandeurs d’asile en période COVID-19. Parmi ces personnes respectant les conditions actuelles d’admissibilité du programme, certaines sont à risque d’être renvoyées du pays si elles n’obtiennent pas rapidement un statut permanent. Nous demandons également que les renvois de ces personnes admissibles soient suspendus. La régularisation des statuts demande aussi l’élargissement de l’admissibilité du programme.» -Marjorie Villefranche, la directrice de la Maison d’Haïti.
Une jeune fille nommée Raman, dont les parents sont des travailleurs essentiels, a aussi livré un discours touchant dans lequel elle a parlé d’injustice et de discrimination en faisant référence au programme.
Les membres de la coalition ont rappelé au public à quelques reprises que les citoyens pouvaient, eux aussi, contribuer à la cause. Ces derniers sont invités à écrire à leur député afin de partager leur opinion sur la situation et d’ainsi tenter d’influencer un changement.
Parmi les plusieurs personnes dont le statut est précaire figure Mamadou Konaté, ce travailleur essentiel menacé de déportation pour qui de nombreux citoyens se sont mobilisés au cours des dernières semaines.