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COVID-19: un intérêt plus tiède pour les vaccins, selon un sondage

Une personne du corps médical tient une seringue et une fiole dans les mains.

Les retards s’accumulent dans la distribution des vaccins, et l’intérêt s’amenuise. Selon une étude, le pourcentage de Canadiens favorables à se faire inoculer s’est abaissé de presque 10% entre l’été et l’automne 2020.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke (UdeS) a mené en novembre dernier une enquête auprès de 2000 participants afin de sonder leur propension à recevoir le vaccin. Plus tôt l’été dernier, cette même équipe avait fait le même exercice.

Selon les données de l’échantillonnage, 59% des Canadiens souhaitaient recevoir le vaccin en novembre. C’est presque dix points de pourcentage en moins qu’en juin (68,3%).

D’après cet exercice, les Canadiens seraient plus indécis qu’auparavant. Le pourcentage de répondants ne sachant pas s’ils accepteront le vaccin a grimpé d’environ 10%. La proportion de gens qui s’opposent à un remède reste plutôt stable.

Des résultats qui «devraient sérieusement inquiéter nos dirigeants», estime l’experte en communication de crise Marie-Ève Carignan.

«Un plan d’action doit être mis de l’avant pour renverser cette tendance et combattre la peur et la désinformation associées au vaccin contre la COVID-19», souligne la professeure agrégée en communications à l’UdeS, qui a participé à l’élaboration de l’étude.

Des retards enregistrés

Depuis l’approbation de deux types de vaccins par Santé Canada, les livraisons de doses ralentissent au pays. À la mi-janvier, le premier ministre Justin Trudeau confirmait que le fabricant Pfizer/BioNTech stopperait presque entièrement son calendrier de livraison au Canada pour quelques semaines. Puis, à la fin du mois, c’était au tour de Moderna d’annoncer des retards.

«Certainement, ça contribue à générer de l’incertitude», analyse Mme Carignan.

L’arrivée des vaccins de Pfizer/BioNTech semble tranquillement revenir à la normale. Mardi, le responsable de la campagne de distribution, le major-général Dany Fortin, confirmait une reprise à compter de la semaine prochaine.

Mieux qu’ailleurs?

Si l’intérêt pour les vaccins s’est abaissé au Canada l’an dernier, il demeure plus élevé que dans plusieurs autres États, constatent les chercheurs de l’UdeS.

En plus d’interroger des Canadiens, l’équipe a sondé des participants dans sept pays supplémentaires, dont le Royaume-Uni, les Philippines et les États-Unis. C’est uniquement chez les Britanniques que le pourcentage de gens favorables au vaccin dépasse celui du Canada.

En Nouvelle-Zélande, le taux est le même (59%). En Suisse et à Hong Kong, il n’atteint pas 45%.

Selon plusieurs experts, le taux de vaccination dans un pays donné doit dépasser un certain pourcentage pour avoir un effet sur la transmission d’un virus. Tranquillement, certains experts invitent les gouvernements à viser au moins 70%.

Au Québec en particulier, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, ne s’inquiète pas outre mesure. Il s’attend à voir la population adhérer au courant des prochains mois.

«Culturellement, au Québec, la majorité des gens finissent par se faire vacciner. On a d’ailleurs eu, en H1N1, un des meilleurs taux au Canada, alors que, dans d’autres pays, comme en France, par exemple, il y a beaucoup, beaucoup de résistance à la vaccination», a-t-il affirmé lorsqu’invité à commenter l’étude, jeudi.

«Notre rôle, maintenant, c’est de donner la bonne information», a-t-il ajouté.

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