La hausse des cas et la menace des variants n’auront pas forcé la main à François Legault. Mardi, le premier ministre a convenu que les risques étaient réels, mais il ne resserrera pas les mesures sanitaires… pour le moment.
«Ce qui est plus important que d’ajouter des mesures, c’est de s’assurer que celles qui sont en place soient davantage respectées», a-t-il signifié lors d’un point de presse à Québec.
Si certaines régions en orange pourraient bientôt basculer dans le rouge, le scénario dans la région métropolitaine devrait se maintenir, a ajouté l’élu caquiste. En fait, à Montréal, «on voit qu’il n’y a pas eu d’augmentation de cas. Il y a même eu une faible baisse».
Dans les derniers jours, plusieurs experts ont pressé le gouvernement provincial de ralentir le rythme du déconfinement. Lundi, les élèves de secondaire 3, 4 et 5 revenaient à temps plein à l’école, après des mois d’alternance. Le Collège des médecins, notamment, avait évoqué un jeu dangereux.
Les pressions sur le retour à l’école n’ébranlent pas François Legault. «On pense que le risque est plus grand si on les garde à la maison», a-t-il réitéré mardi. Le risque, selon lui, réside encore et toujours dans les résidences privées.
«Les adultes jeunes, la moitié ne respectent pas les consignes dans les maisons. Ils vont voir leurs amis et ne respectent pas les consignes. Ça, c’est très grave.» – François Legault, premier ministre du Québec
La moyenne mobile des cas de COVID-19 vivote depuis quelques semaines dans les environs des 700. Or, dans les derniers jours, celle-ci s’est rapidement rapprochée de 900.
La semaine dernière, pour la première fois en plus d’un mois, le total de nouveaux cas en une journée a dépassé le cap des 1000.
Les hospitalisations en ligne de mire
Malgré la hausse des cas, ce sont les hospitalisations qui mettent le gouvernement sur ses gardes. «Jeudi ou vendredi», il rendra disponibles ses plus récentes projections. Celles-ci pourraient bien pousser le premier ministre à serrer la vis, a signifié le principal intéressé.
À l’approche de la longue fin de semaine de Pâques, c’est principalement les hospitalisations que Québec souhaite garder à l’oeil. «On est inquiets», a-t-il affirmé mardi.
Les hôpitaux du Québec, qui menaçaient de déborder cet hiver, peuvent théoriquement accueillir plus de 2100 patients «COVID positifs». Actuellement, un peu moins de 500 personnes occupent des lits dans des services hospitaliers.
C’est aux soins intensifs que les risques de dépassements sont les plus élevés. Le tiers des places sont occupées.
«C’est inévitable qu’on va avoir une augmentation, mais pour l’instant, ça respecte nos capacités», a tenu à assurer François Legault, mardi.
«Donc, pas de visites dans les maisons. Puis dès que vous le pouvez avec votre groupe d’âge, allez vous faire vacciner. Prudence, prudence, prudence.» – François Legault
Ça avance
Les groupes qui peuvent déjà se faire vacciner y vont, en tout cas, a maintenu mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé. L’objectif de 1,3 M de doses administrées d’ici le 31 mars a été atteinte.
La suspension du vaccin d’AstraZeneca affectera-t-elle le calendrier à venir? Non, assure Québec. La moyenne de 50 000 vaccins par jour en 100 jours que visait d’office le gouvernement tient toujours.
«On a déjà dépassé plusieurs fois le 50 000 par jour. Je le répète, je sais qu’on a beaucoup de collaboration des Québécois, mais on va respecter nos objectifs», a indiqué M. Dubé.
Plus de 15% de la population québécoise a reçu une dose vaccinale jusqu’à maintenant.