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Avec la propagation des variants, la 3e vague sera sûrement plus virulente

test de covid 19
Photo: Zuzana Gogova/Getty Images

Si les cas de COVID-19 semblent se stabiliser à Montréal, notamment dans les zones chaudes du nord-est de Montréal, il semblerait que ce ne soit que le calme avant la tempête des variants.

Le ministre de la Santé Christian Dubé le reconnait: le Québec entre dans la troisième vague de la pandémie. Les Québécois doivent demeurer vigilants puisque celle-ci risque d’être forte, selon des experts consultés par Métro.

«La hausse de la semaine dernière est un mauvais présage. On avait une stabilité assez bonne dans les dernières semaines, on avait établi une confiance, on croyait que les mesures avaient réussi à nous protéger de la virulence des variants. Quand on voit la situation en Ontario, je pense que ce n’est qu’une question de temps avant l’arrivée de ces variants au Québec», dit le professeur en virologie du département des sciences biologiques de l’UQAM, Benoit Barbeau

Selon le professeur, il est probable que le Québec «se dirige dans la même direction que l’Ontario et l’Europe.» Si les mesures sanitaires comme le couvre-feu ont largement contribué à contrôler la propagation du coronavirus au Québec, l’allègement du confinement pourrait rapidement faire augmenter les cas de Covid-19.

Selon les prédictions de la communauté scientifique, la propagation des variants devrait atteindre son point culminant en ce début d’avril. Ce qui laisse présager une troisième vague bien plus virulente que les deux premières.

«Si on laisse tourner le virus dans la population, on pourrait voir émerger des variants québécois.» – Benoit Barbeau professeur en virologie à l’UQAM

«C’est sûr que plus vous donnez d’espace au virus plus il va se reproduire. Les mesures sanitaires fonctionnaient très bien avec la première version du virus, mais avec les variants, les mesures actuelles vont s’avérer sûrement moins efficaces; c’est certain que les zones orange vont virer au rouge» ajoute le professeur en virologie.

L’allègement du confinement serait «prématuré»

Pour qu’une campagne vaccinale soit réussie, il faut que la majorité de la population soit vaccinée le plus rapidement possible. L’objectif est de faire barrage aux variants, avant qu’ils acquièrent une immunité. Ne pas vacciner rapidement une bonne partie de la population pourrait faire courir le risque de se retrouver avec des vaccins inefficaces face à de nouveaux variants plus forts.

«Les virus vont muter au fur et à mesure qu’ils se reproduisent, il a tendance à changer naturellement, ce qui lui permet de s’adapter. Lorsqu’il va changer, il va s’adapter et être plus facilement transmissible. En ce moment, il y en a qui sont partiellement neutralisables, mais rien ne nous dit qu’il n’y en ait pas qui soient plus résistants.»

Le professeur Barbeau va même plus en loin en expliquant qu’«on est sur une campagne vaccinale basée sur le premier virus. Or, plus vous appliquez une pression sur les variants, plus vous poussez cette sélection de virus et plus il est capable de se reproduire dans une population qui a une réponse immunitaire adaptée au virus initial.»

«Je pense qu’on avait réussi à prolonger un plateau stable de cas grâce aux mesures de confinement et à la campagne de vaccination, mais avec l’allègement des mesures, c’est sûr que ça va revenir. Il aurait fallu continuer le confinement dur au moins le temps de vacciner la majorité de la population.» – Maude Laberge, professeure en économie de la santé à l’Université de Laval

En effet, les nouveaux variants du virus touchent de plus en plus les jeunes, et ce, de manière bien plus sévère que lors de la première vague. Les services de soins intensifs voient arriver des patients de plus en plus jeunes et qui restent de plus en plus longtemps en réanimation. C’est aussi la population la plus à risque, car ce sont les personnes qui ont le plus grand nombre de contacts sociaux.

Le risque est d’autant plus accru dans les zones les plus touchées par les deux premières vagues.

«Ça dépend de la réalité des personnes dans certains quartiers. Comme dans les résidences où il y a plusieurs familles dans le même bloc, les gens se rencontrent plus souvent dans des corridors ou des escaliers, c’est sûr que c’est plus favorable à la propagation du virus», explique Benoit Barbeau.

Les quartiers avec une forte densité de population sont plus à risque, d’autant plus si les personnes réagissent fortement à la maladie. «Il suffit parfois d’une personne qui contracte fortement la maladie. Quand on a une éclosion dans un milieu, ça se propage ensuite dans tout ce milieu et c’est sûr que plus les zones sont denses, à forte densité, moins les personnes sont en capacité de s’isoler et plus il y a de cas», souligne Maude Laberge.

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