Quelque 170 personnes ont été arrêtées depuis le début de la manifestation se déroulant au centre-ville de la capitale fédérale depuis 23 jours maintenant, a annoncé le chef par intérim du Service de police d’Ottawa (SPO), Steve Bell, samedi, en point de presse. De ce nombre, 47 manifestants ont été arrêtés durant la journée de samedi. Quelque 38 véhicules ont par ailleurs été remorqués, au cours de la journée.
Les policiers ont repoussés les manifestants de la rue Wellington, où se trouve la colline parlementaire jusqu’à l’intersection de la rue O’Connor.
«Nous avons réalisé des progrès importants dans l’optique de retirer de façon sécuritaire cette manifestation illégale de nos rues. À chaque étape de cette opération, nous avons été francs et clairs avec les manifestants illégaux qu’ils doivent quitter la zone. Nous les avons avisés de nos efforts pour qu’ils puissent continuer de prendre des décisions informées», a-t-il indiqué.
En conférence de presse, le chef du SPO s’est dit incapable de fournir une échéance pour la conclusion de l’opération policière visant à mettre fin à la manifestation.
«Nous ne nous engagerons pas envers une échéance parce que le progrès de l’opération doit être mesuré, méthodique en plus d’être sécuritaire et légal. Je ne peux pas exagérer en disant que nous serons là jusqu’à ce que ce soit terminé. Si j’avais le choix, ce serait maintenant et c’est pourquoi j’implore tous les manifestants qui sont toujours là de retourner chez eux. Cette occupation est maintenant terminée», a affirmé M. Bell.
Des agents de plusieurs corps policiers, dont la Sûreté du Québec, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la Police provinciale de l’Ontario (PPO) ont été déployés dans le cadre de l’opération.
Vers 12h30, samedi, le SPO soulignait sur son compte Twitter que les manifestants «continuent d’être agressifs» et de s’en prendre aux officiers.
«Ils refusent d’obtempérer aux ordres de se déplacer. Vous aurez vu des agents utiliser un irritant chimique afin de mettre fin au comportement agressif et pour la sécurité des agents», a-t-on indiqué sur Twitter.
En point de presse, samedi, M. Bell a souligné que les agents sur le terrain ont été «patients et professionnels» et qu’ils ont utilisé des tactiques «sûres et légales». Le chef de police a confirmé que les agents de police sur place ont utilisé du poivre de Cayenne contre les manifestants.
«Ils [les policiers] ont fait face à un barrage de résistance, ont été poussés et ont dû faire face au vitriol», a mentionné M. Bell.
Des enfants à la manifestation
À l’instar de la veille, le SPO rapporte également que certains manifestants amènent leurs enfants sur le site de la manifestation.
«Nous vous rappelons que si vous amenez un mineur (une personne de moins de 18 ans) avec vous sur un site de protestation illégal, vous risquez d’être inculpé et de devoir payer une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars, voire de passer jusqu’à cinq ans en prison. Les enfants seront amenés en lieu sûr», a tweeté le SPO en début d’après-midi.
Les policiers ont érigé environ 100 points de contrôle autour de la zone sécurisée occupée par les manifestants. au centre-ville. Les agents demandent aux gens qui approchent de la zone visée la raison de leur déplacement dans cette zone.
Le SPO rapporte également qu’un chien aurait été abandonné dans un véhicule sur la rue Wellington. Une vitre a été brisée par la police et le chien a été emmené dans un endroit chaud.
De l’aide pour les commerçants
De son côté, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau a indiqué sur son compte Facebook une mesure de financement pour les propriétaires d’entreprise affectés par la manifestation. La mesure en question prendra la forme de contributions non remboursables pouvant atteindre 10 000$ pour aider les propriétaires d’entreprise à assumer des coûts qui ne sont pas couverts par les programmes déjà en place.
«Depuis trois semaines maintenant, les commerces du centre-ville d’Ottawa n’ont pas pu ouvrir leurs portes ou mener leurs activités en toute sécurité en raison des barrages et des occupations. Ces activités illégales ont mis en danger des emplois, perturbé des communautés et causé des pertes financières importantes pour les propriétaires d’entreprise. Nous veillerons à ce que les propriétaires d’entreprise puissent obtenir ce soutien rapidement», a-t-il indiqué.