Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a mis sur pied un site web, abasairbnb.org, pour épier les plateformes de locations touristiques au Québec.
Cet outil de surveillance des plateformes populaires d’hébergement à court terme, soit Airbnb, VRBO et Booking.com, compile des données recueillies à partir de leurs annonces à l’échelle provinciale. Il est possible d’affiner ses recherches selon la région administrative ou métropolitaine, la municipalité ou encore le quartier.
Le concepteur du site, Yannick Baumann, doctorant en géographie à l’Université de Montréal et membre du Collectif de Recherche et d’ACtion sur l’Habitat (CRACH), explique que abasairbnb.org permet «de mesurer l’emprise des plateformes de location sur le parc locatif».
Les statistiques colligées et régulièrement mises à jour montrent également la proportion de locations de type Airbnb qui ne possèdent pas d’attestation de classification et un numéro d’établissement, contrairement aux exigences de la Loi sur les établissements d’hébergement touristique. Un phénomène qui serait également particulièrement répandu sur VRBO, plateforme de locations touristiques qui a connu une hausse «fulgurante» de popularité depuis le mois de mars dernier. Le RCLALQ estime que plus de 83% des annonces qui y sont publiées ne sont pas conformes.
Le site web lancé par le RCLALQ offre également la possibilité d’observer une autre tendance: l’ubérisation du logement locatif. Le regroupement définit ce phénomène comme un moyen de contourner la loi par «le transfert d’un nombre croissant d’appartements loués à long terme» sur les plateformes.
Le nom du site web lancé par le RCLALQ – abasairbnb.org – laisse peu de place à l’interprétation. Il résume la lutte entreprise il y a plusieurs années par l’organisme pour interdire les plateformes numériques de location.