Politique

QS propose une Loi anti-gaspillage alimentaire pour les grands détaillants

Une banque alimentaire.

Québec solidaire propose d’adopter une Loi qui obligerait les grands détaillants à donner leurs produits invendus à des organismes communautaires au lieu de le jeter à la poubelle, alors que 1,2 million de tonnes d’aliments sont gaspillées chaque année au Québec. C’est un scandale, selon Québec solidaire (QS).

La députée de Verdun et responsable de QS en matière d’Agriculture et d’Alimentation, Alejandra Zaga Mendez, propose le projet de loi 393 pour lutter contre ce gaspillage alimentaire. Cette Loi pourrait aider à réduire au Québec de 50 % des denrées invendues d’ici 2030, selon les calculs du parti.

C’est une enquête du quotidien Le Soleil concernant «des milliers de contenants recyclables encore pleins  qui a encouragé le parti d’opposition à travailler sur ce projet de loi. «C’est inacceptable que des entreprises remplissent leurs poubelles de denrées alimentaires invendues pendant que des milliers de Québécois vivent avec le ventre vide», s’emporte la députée Zaga Mendez.

Peu de chance

La loi 393 obligerait notamment les grandes entreprises de transformation, de distribution et de détail de produits alimentaires à conclure des ententes de réduction du gaspillage des produits invendus avec des organismes reconnus. Les plus petites entreprises pourraient être exemptées ou accompagnées par le gouvernement du Québec.

La CAQ, majoritaire à l’Assemblée nationale, va-t-elle donner suite à la démarche de QS? La députée de Verdun émet un doute, dans la mesure où, «de façon générale, les propositions de loi qui viennent des partis d’opposition sont tablettées», admet-elle en entrevue avec Métro.

Lorsque j’ai interpellé le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, sur la question, il disait qu’il était préoccupé et même fâché. Il connaissait le problème et je lui ai tendu la main.

Alejandra Zaga Mendez, députée solidaire de Verdun

Elle déplore malgré tout qu’on soit «encore dans des mesures d’accompagnement, alors que si on avait une loi on ne serait là aujourd’hui». «On doit le faire pour la planète et dans un esprit de sécurité alimentaire», plaide la députée de Verdun.

Même sans loi, certains détaillants le font

Alors que 15% des aliments au Québec finissent par être gaspillés alors qu’ils pourraient être encore consommés, des organismes communautaires dans des quartiers pauvres peinent à s’en sortir. L’organisme Les Fourchettes de l’espoir, à Montréal-Nord, fait surtout dans la transformation alimentaire et pourrait préparer de bons plats avec ses invendus des grands détaillants. Selon leur bon vouloir, ces derniers donnent parfois un peu de leur surplus.

«Ce ne sont pas des ententes officielles, mais lorsqu’ils ont des surplus, ils nous appellent», confirme Brunilda Reyes, directrice des Fourchettes. «Ça dépend de la période, mais maintenant, avec l’inflation, c’est moins. Car, ils contrôlent mieux leur inventaire et leur surplus.»

Dans Saint-Michel, un autre quartier où les gens ont plus de peine à lutter contre l’inflation, quelques entreprises font parfois des dons au Centre Lassalien. Mais il faut être insistant. «C’est du cas par cas», souligne Paul Evra responsable du Centre. «Il faut faire du démarchage, il faut aller les chercher, sinon ils ne le feront pas».

On évalue à près de 40% les déchets alimentaires qui pourraient servir à nourrir la population au lieu de moisir dans des bennes à ordures.

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