Culture

Cette semaine, Métro craque pour Parfaites, Shelley à Fantasia, Guys We Fucked…

Art 7e ciel Parfaits 2 1. Parfaites Dans Parfaites, le réalisateur et directeur photo Jérémie Battaglia fait ressortir toute la beauté de… plusieurs éléments. De la nage synchronisée. Des athlètes de l’équipe canadienne. Il fait même ressortir la beauté du Stade olympique. Rempli de plans esthétiques, son documentaire nous guide dans les séances d’entraînement où la coach en chef, Meng Chen, répète ne voir: «Que des erreurs! Que des erreurs! Que des erreurs!» Mais à la longue, cette femme passionnée souligne aussi tous les efforts de ses nageuses, leur dévouement. Tout sensationnalisme est laissé de côté. Dans un passage, les stars de la synchro confient se considérer «assez chanceuses de ne pas avoir eu beaucoup de blessures» avant de commencer à énumérer
des dizaines de maux qui semblent atrocement douloureux. «Des fois, je
me demande pourquoi je fais ça», lance la capitaine Marie-Lou Morin, mi-souriante, mi-découragée. Ce film travaillé et réussi répond en grande partie à la question. (Natalia Wysocka)

2. Shelley à Fantasia
Pas besoin de bain de sang ou d’images gore pour faire un bon film d’horreur. Il ne suffit souvent que d’une ambiance inquiétante et oppressante pour nous glacer le sang. C’est ce qu’a réussi le cinéaste Ali Abbasi avec ce film danois présenté à Fantasia. Tout en nuances, en subtilité et en jeux d’ombre et de lumière, cette histoire d’une aide ménagère qui porte l’enfant du couple chez qui elle habite évoque le classique Rosemary’s Baby. À la salle J.-A. De Sève mardi à 19h30. (Marie-Lise Rousseau)

3. Guys We Fucked
Le titre de ce podcast dit tout. Aucun sujet n’est trop osé pour Corrine Fisher et Krystyna Hutchinson: sexe, tabous, pfft. Pas de limites. Chaque semaine, les deux New-Yorkaises commencent leur émission en disant «désolées pour la nuit dernière!» puis se lancent sans aucun stress dans leurs histoires de soirées délurées. Elles répondent aux questions des auditeurs avec la même désinvolture percutante et font des entrevues (celle avec Amber Rose fut particulièrement réussie) en saupoudrant toujours le tout d’anecdotes, de savoir et d’humour. Vous pourrez le constater aujourd’hui et demain puisque les filles enregistrent des émissions devant public à l’hôtel Hyatt dans le cadre du OFF-JFL. (Natalia Wysocka)

4. Marcella
Les amateurs de polars dévoreront les huit épisodes de Marcella, série policière britannique créée par le Suédois Hans Rosenfeldt (The Bridge). Ce satisfaisant puzzle bien ficelé s’ouvre sur le personnage de Marcella (Anna Friel) qui gît dans un bain, couverte de sang. Que s’est-il passé? En plus, l’enquêteure, qui vient d’être laissée par son mari et voit ressurgir un mystérieux tueur en série du passé, perd la mémoire quand elle a des accès violents… Ce personnage à la part d’ombre très présente fait la force de cette série efficace et troublante. Disponible sur Netflix. (Jessica Émond-Ferrat)

5. Tower à Fantasia
Ça commence sur les notes insouciantes de Monday Monday, des Mamas and the Papas. Une journée ordinaire que ce 1er août 1966. Puis, soudain, le temps s’arrête. Au 27e étage de la tour de l’université du Texas, un homme se met à tirer. Mêlant animation et images d’archives, passant des lieux du drame à la salle de rédaction où on couvre ledit drame, Tower, documentaire troublant au montage enlevant de Keith Maitland, démontre comment, au milieu de l’horreur, finissent toujours par s’exprimer l’entraide, les actes de bonté spontanés et l’humanité. À voir lundi et mardi à Fantasia. La première projection sera suivie d’une table ronde organisée par Meghan Henneagan, survivante de la fusillade du Collège Dawson. (Natalia Wysocka)

6. Closet Monster
Le premier long métrage du Terre-Neuvien Stephen Dunn possède les maladresses des premières fois, mais on lui pardonne vite tant l’audace et l’esthétisme le rendent attachant. S’il fallait comparer Dunn à un autre dont la première fois fut marquante, Xavier Dolan nous vient à l’esprit. Entre un traumatisme d’enfance, un père homophobe et une petite communauté des Maritimes, le jeune Oscar, à la sexualité confuse, cherche sa place. Entouré de sa meilleure amie et de son hamster (qui s’exprime par la voix d’Isabelle Rossellini), il fait la connaissance de l’insouciant Wilder, qui lui permettra de s’échapper de cette étouffante atmosphère.. En salle dès aujourd’hui. (Chloé Freslon)

https://www.youtube.com/watch?v=RTgM1e8w05g

7. Ralphie May au Nasty Show
Tradition du festival Just For Laughs, le Nasty Show propose un défilé d’humoristes qui se donnent pour défi de repousser les limites du correct et du vulgaire. Si, par le passé, on a vu certains mordre un peu sans trop laisser de traces ou livrer des gags étonnamment pas si méchants, la cuvée 2016 satisfera l’amateur de blagues déplacées. Animé par Mike Ward, qui a repris l’an dernier le flambeau des mains du vétéran Bobby Slayton, le Show brille principalement grâce à deux étoiles: le survolté Brad Williams et la révélation Ralphie May, qui réussit à faire chanter Livin’ On A Prayer à la foule au complet tout en parlant de «sexualité extrême dans les années 1990». Jon Bon Jovi serait fier. Au Métropolis ce soir et demain à 21h30. (Natalia Wysocka)

https://www.youtube.com/watch?v=i9mytOPDeeE

 

Et on se désole pour…

Les attentes trop élevées
Chaque fois qu’un nouveau film de Woody Allen prend l’affiche, on est fébrile parce qu’on pense à Purple Rose of Cairo, Annie Hall, Midnight in Paris, Match Point, etc. Son plus récent, Café Society, n’est pas un mauvais film: c’est bien joué et visuellement réussi, mais… Le charme semble rompu. Les dialogues et l’humour ne mordent pas assez. La signature Woody, du jazz aux angoisses existentielles, fait un peu l’effet d’une peinture à numéros. Bref, un Woody «oubliable», c’est toujours décevant. Mais non, malgré tout, on ne perd pas la foi et on sera de retour pour le prochain dans un an! (Jessica Émond-Ferrat)

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