Le nouvel album d’Avec pas d’casque se nomme Effets spéciaux et pourtant, il ne pourrait pas en être plus dénudé. Sur ce quatrième opus, on découvre un groupe plus mature, des chansons plus finies et un son plus folk, sans que le quatuor ne perde sa signature pour autant.
«Il y a assez d’offres musicales dans le monde pour ne pas être obligés de complètement se réinventer à chaque fois. Je ne sens pas le besoin de faire des 180 degrés», explique Stéphane Lafleur, chanteur et membre fondateur d’Avec pas d’casque. «Tu ne veux pas refaire la même chose, tu veux surtout la peaufiner, la bonifier. Tu veux essayer des choses et te mettre en danger.» Et c’est exactement ce qu’ils ont fait avec ce nouvel album.
Exit la structure classique et les chansons prémâchées pour la radio. Avec pas d’casque présente cette fois-ci une majorité de ballades où le côté instrumental est plus présent qu’auparavant, et c’est totalement assumé de la part du groupe. Avec l’ajout de Mathieu Charbonneau aux claviers, («le seul musicien de formation dans le groupe»), la pression pour livrer des textes avec beaucoup de mots est moins forte. Stéphane Lafleur dit maintenant «s’exprimer avec le moins de mots possible, mais plus en images».
Moins de mots à écrire ne veut cependant pas dire qu’un album se crée plus rapidement. En effet, il aura fallu attendre quatre années après Astronomie pour découvrir du nouveau matériel de la part du groupe. Si quatre ans, c’est long pour les fans, quatre ans, pour un groupe, c’est «le temps que ça prend». Il faut dire que les gars ont été très occupés et qu’ils sont loin d’avoir chômé pendant les dernières années. Stéphane Lafleur a réalisé un long métrage, alors que Joël Vaudreuil a fait des courts métrages d’animation, que Mathieu Charbonneau a été en tournée internationale avec son autre groupe et que Nicolas Moussette s’est construit une maison. Un bien plus gros projet que de créer un album, selon les membres du groupe!
«On n’a jamais été un groupe de radio. Comme il n’y a pas d’attentes de ce côté-là, c’est-à-dire de livrer des chansons de trois minutes pas déprimantes et avec un refrain catchy, ben on fait ce qu’on veut!» – Stéphane Lafleur
Reste que les gars ont trouvé le temps pour se retrouver, recommencer leur processus de création à zéro et produire un nouveau disque qu’ils aiment, en espérant que leurs fans l’aimeront aussi. D’ailleurs, ils ont commencé à le présenter un peu cet été, et la réaction est bonne, très bonne. «C’est exigeant pour un public de venir écouter des chansons qu’ils ne connaissent pas, reconnaît Mathieu Charbonneau. Ce sont des textes que tu as besoin d’écouter, de réfléchir. Et pourtant, les gens sont super attentifs.» Joël Vaudreuil, totalement en accord avec son compère, ajoute qu’il se trouve chanceux d’avoir des fans avec une si belle qualité d’écoute. «Ça me fait
capoter», s’exclame-t-il.
Autre chose qui fait «capoter» les gars, c’est de rejouer les premières chansons de leur répertoire. Au départ, le band n’était en fait qu’un duo composé de Stéphane et Joël.
Il s’est depuis ajouté des collaborateurs pour former le groupe qu’on connaît aujourd’hui. Mais les chansons d’hier, les ont-ils oubliées? Absolument pas. «Ce qui est intéressant, c’est que chaque fois que quelqu’un arrive, ça bonifie le groupe, confie Joël. Ça nous fait aimer des trucs qu’on a fait il y a longtemps.»
Les gars refont toujours les pièces de leurs premiers albums, avec de nouveaux sons, de nouvelles visions. C’est le secret pour redonner vie à des morceaux qui datent tout de même de 13 ans.
Rentrée culturelle
Voici ce que Avec pas d’casque a hâte de voir, lire et écouter à la rentrée.
• À la télé: la saison 9 de la série Les Appendices. Disponible dès le mois de septembre (Joël)
• Au cinéma: Arrival, de Denis Villeneuve. Sortie prévue le 11 novembre (Stéphane)
• À écouter: le nouvel album de Nick Cave, Skeleton Tree. Disponible dès le 9 septembre (Mathieu)
• À lire: le premier livre de Stéphanie Boulay, À l’abri des hommes et des choses. Parution prévue le 7 septembre (Stéphane)