Ces derniers mois furent assez tranquilles pour les gars de Malajube. Mais voici qu’arrive un beau hiatus dans cette pause. La clôture des FrancoFolies, samedi soir sur la grande scène. «Ça va être tout un moment!» promet le claviériste Thomas Augustin.
On le sait : la musique de Malajube sonne comme Montréal. Elle est indissociable du climat de la métropole. Malajube sans Montréal, c’est comme, je ne sais pas moi, les New York Dolls sans New York. «On a toujours été un groupe ancré dans cette ville», note le fort sympathique claviériste Thomas Augustin. Alors, ça semble être une idée particulièrement géniale de célébrer la fin des Francos avec un spectacle monstre de la formation sur la grande place.
«Ça va être tout un thrill! On s’attend à une mer de monde! Avec les manifs et tout ce qui se passe, la rue vit beaucoup en ce moment. Avoir un show qui brasse comme le nôtre, ça va tout à fait de pair avec le contexte social!» Excellent. Ça va bouger, alors? «Oui, on va s’arranger pour faire danser le monde jusqu’à l’autre bout de la place des Festivals!»
Selon le musicien, au cours des 10 ans d’existence de Malajube, le groupe a joué aux Francos sous toutes les formes possibles et imaginables. «Avec Cubes rubiques, on a fait un show unique. C’était super compliqué et il y avait plein d’invités différents. Une autre année, on a fait trois versions du même spectacle, soit acoustique, électrique et… bizarre. L’an dernier, c’était un show-surprise.» Et cette année, ce sera encore plus spécial? «Oui! Ça va être super spécial de jouer toutes ces chansons qui rappellent tant de bons souvenirs devant tous ces gens!»
Hmm, est-ce une pointe de nostalgie que l’on sent poindre là? «Pas du tout! Mais je vois quand même ce concert comme une conclusion, répond le claviériste. Une semaine après, on va jouer à l’autre Saint-Jean, qui est un peu la même célébration… juste un petit peu plus à l’est! Ça boucle une boucle, comme on dit, ces deux derniers shows à Montréal.»
[pullquote]
Parlant de Montréal (-40°C), on lui demande s’il n’y a pas des chansons que ses comparses et lui sont parfois tannés de jouer. «C’est drôle que tu dises ça, observe-t-il. J’ai récemment lu un article sur le sujet. La journaliste avait interviewé plein de bands qui disaient tous qu’ils ne pouvaient PAS être tannés de jouer une de leurs chansons, que ça ne se pouvait pas! Moi, je me suis dit : c’est hypocrite! Quelle réponse convenue! C’est SÛR qu’il y a des tounes que t’es écœuré de jouer!»
Sincère et réaliste, le musicien souligne que, malgré tout, il serait complètement illogique, voire suicidaire, de ne pas servir les gros succès de Malajube au gros spectacle des Francos. «Ça ne sert à rien de présenter les pièces obscures que personne ne connaît. Il faut mettre les chances de son côté!»
Surtout qu’après ce grand événement, le groupe ne reprendra pas du service tout de suite. «On a quelques prestations prévues cet été et, après, chacun a ses propres projets», explique Thomas avant de nous rassurer : «Le groupe est bien vivant et on aime jouer ensemble, mais on va prendre du temps pour se ressourcer avant d’arriver avec un autre disque et une autre tournée.»
Comme ses compagnons, Thomas a lui-même son projet parallèle, pour lequel il est «le chanteur». La formation s’appelle Jacquemort, et a sorti un EP il y a quelques années sous Dare to Care. Ses membres se sont aussi produits aux Francos plus tôt cette semaine. «Récemment, on a recommencé pour le fun, avec de nouveaux musiciens et de nouvelles chansons», se réjouit le leader. À suivre donc!
Reste que, avant de partir en période de ressourcement, Julien Mineau, Francis Mineau, Mathieu Cournoyer et Thomas Augustin pourront se féliciter d’avoir eu une belle année. Ils ont même remporté un Juno pour La caverne. «Ouaip! C’est assez inusité! On ne pensait pas qu’on avait des chances; on n’a même pas assisté à la cérémonie!» Mais bien qu’ils soient fiers de leur prix, ils l’ont finalement donné à Ryan Battistuzzi, qui a mixé l’album. «C’est un anglophone qui avait fait entendre le disque à tout le monde dans le West Island, raconte Thomas. Il a été accueilli comme un demi-dieu quand il est arrivé avec son Juno!»
Si le quatuor n’a pas eu la même réception que son mixeur, Thomas souligne que la reconnaissance reste importante. «Ça veut dire que Malajube a une répercussion hors du Québec; que nous avons fait notre marque. Ça prouve que ce n’est pas pour rien qu’on est allés 10 fois faire le tour du Canada pour jouer des tounes dans des bars!»
Avis aux inconditionnels, le claviériste confie qu’il y a plein de chansons signées Malajube qui ne sont pas encore sorties sur disque; d’excellents petits B-Sides qui attendent d’être lancés dans le monde. «On va les faire paraître un jour», assure-t-il. Mais en attendant, c’est demain que ça se passe. «On est vraiment contents de clore les Francos. Les programmateurs ont fait un excellent choix!» Bien d’accord.
Malajube
Samedi, à 21 h sur la Place des Festivals