Résident de Hochelaga depuis huit ans, Samuel Larochelle vient de publier son troisième roman. Lilie, l’apprentie parfaite est le premier tome d’une série pour adolescents et jeunes adultes qui nous interroge sur la recherche de la perfection, les relations ados – parents et le pouvoir de nos passions.
À 31 ans, Samuel Larochelle est un écrivain compulsif. Journaliste indépendant notamment à La Presse et au Huffington Post, il participe aussi à des projets collectifs d’écriture et a déjà signé trois romans. Après avoir abordé la prise d’indépendance et les premières expériences amoureuses dans À cause des garçons, puis la vie de couple dans Parce que tout me ramène à toi, il se plonge dans l’adolescence avec Lilie, l’apprentie parfaite, le premier d’une série de trois tomes ou plus. Sur suggestion de son éditrice de la maison Druide, il a accepté de se lancer dans ce genre nouveau pour lui. Fourmillant d’«idées foisonnantes», il pense avoir de la matière pour remplir au moins huit livres.
«Ceux qui m’ont lu dans le passé vont retrouver mes personnages dans leur jeunesse. C’était une belle occasion de rester dans l’univers que j’avais créé, pas par paresse, car je change de personnage principal, mais je n’avais pas fait mon deuil», explique Samuel Larochelle.
Habitué à un public plus mature, cet hochelagais d’adoption avoue avoir raccourci les phrases et été vigilant sur les références culturelles pour plaire aux plus jeunes. Il n’a toutefois pas changé son style afin de ne pas perdre ses autres lecteurs.
«Ça a été beaucoup moins difficile que ce que je croyais. C’est un défi parce qu’on ne peut pas s’adresser aux ados comme on s’adresse aux adultes, mais je ne suis pas le genre d’écrivain qui étale son vocabulaire au visage du lecteur pour valoriser mon ego. Je veux me concentrer sur l’histoire et les émotions avant tout», ajoute-t-il.
Confrontation et passion
Dans ce dernier ouvrage, Samuel Larochelle redonne donc vie à Émile, le personnage central de ses premiers romans, mais place sa meilleure amie Lilie au cœur de l’histoire. Cette dernière s’investit corps et âme dans la pratique de la musique tout en étant confrontée aux doutes sur son talent, à des problèmes familiaux avec ses parents et aux premières émotions amoureuses.
Si l’écrivain ne renie pas une dimension personnelle dans les sentiments et les références qu’il utilise, il a aussi laissé une grande place à la création dans cette nouvelle série.
«J’étais plus personnel dans mes autres romans. J’ai aussi été musicien quand j’étais adolescent, mais pas avec la même intensité, et en termes de relations familiales, il y avait aussi une grande confrontation avec mes parents, mais à beaucoup plus petite échelle. Je me suis inspiré de cela, du sentiment qui peut naître chez un ado, mais tout le reste c’est de la fiction», indique Samuel Larochelle.
En abordant cette recherche d’identité et les troubles de l’adolescence, le jeune auteur espère aussi sensibiliser les parents aux réalités auxquelles sont confrontés leurs enfants à cette période charnière de l’existence.
«Les parents doivent s’intéresser à ce que sont leurs ados et pas seulement à ce que font leurs ados, c’est une carence dans pratiquement toutes les relations, particulièrement au niveau familial», pense Samuel Larochelle.
Lilie, l’apprentie parfaite est en vente dans la plupart des grands magasins de livres et des librairies indépendantes du Québec depuis le mois de janvier. Le tome 2 est prévu pour l’automne 2018 et le tome 3, au printemps 2019.
Prendre Hochelaga comme décor d’un prochain livre
Originaire d’Amos en Abitibi, Samuel Larochelle est montréalais depuis 12 ans et habite Hochelaga depuis huit ans. Inspiré par l’aspect «village gaulois» et la protection de l’identité de ce quartier, il va en faire une partie du décor du deuxième tome de sa série. «Dans le deuxième roman, Lilie vient s’établir à Hochelaga-Maisonneuve à 21 ans. Elle sera personnage secondaire, mais le personnage principal viendra la visiter et il y a une bonne section où elle va parler de tous les commerces et du voisinage», détaille-t-il. Samuel Larochelle envisage aussi de développer encore davantage la description du quartier s’il parvient à convaincre son éditeur de suivre les aventures de ses personnages au-delà des trois tomes prévus pour l’instant. |