Culture

André Sauvé à TLMEP: «Si je suis une bibitte, on est une méchante trâlée»

Souvent qualifié de «bibitte» dans les médias et ailleurs, l’humoriste André Sauvé a profité de son partage à Tout le monde en parle (TLMEP), dimanche, pour dire ce qu’il pense de cette appellation plutôt originale à son endroit.

«Ça ne m’insulte pas, ce n’est juste pas adéquat, je pense, a-t-il répondu à Guy A Lepage. Je ne me retrouve pas là-dedans. Si je suis une bibitte, on est une méchante trâlée.»

«Que veut-on dire par là?» a surtout cherché à savoir celui que le grand public a découvert en 2005, sur les planches d’un gala Juste pour rire (JPR). «Peut-être que je dis tout haut ces préoccupations que nous taisons à l’intérieur de nous», a-t-il laissé entendre, réitérant qu’au fond, «on est tous un peu [une bibitte]».

Ça, son prochain spectacle toujours produit par JPR, devra d’ailleurs faire l’objet de négociations avec la nouvelle équipe de production formée après le départ de Gilbert Rozon, qui a quitté l’organisation après que plusieurs plaintes d’agression sexuelle aient été déposées contre lui.

Questionné à savoir s’il avait l’impression de se trouver «entre l’arbre et l’écorce», André Sauvé a concédé que «oui, forcément», la situation est complexe, mais il a tenu à tempérer ses propos, louangeant cette équipe «qui l’a amenée jusqu’où il est présentement».

«Pour moi, Juste pour rire, c’est surtout quatre ou cinq personnes qui m’ont propulsé à un niveau que moi-même je n’aurais pu imaginer. J’ai une relation d’amour avec ce clan-là auquel j’ai choisi de continuer d’appartenir, parce que c’est ma réalité, c’est mon monde. Ils ont cru en moi, alors que j’étais une bibitte, pour les autres et pour moi.» -André Sauvé

L’humoriste a ajouté qu’il ne travaillait pas, au fond, avec M. Rozon. «Si tu travailles pour Air Transat, croises-tu le boss d’Air Transat? Bien non, je ne travaillais pas [avec lui]», a-t-il lancé.

Saisissant l’occasion de parler politique, à la veille du scrutin provincial, l’animateur Guy A Lepage a rappelé à l’humoriste qu’auparavant, c’était François Legault qui dirigeait Air Transat. «Ah, c’était lui les p’tites pas de croûtes et les nouilles trop cuites?» a répondu André Sauvé, provoquant les rires dans l’auditoire.

Tout ce qu’on ne saisit pas
Depuis quelques semaines déjà, André Sauvé s’affaire à la présentation de son nouveau one-man-show, en tournée partout au Québec cet automne. Et pourquoi ce nom? «Je ne sais pas, c’est pour ça que je l’ai appelé comme ça», a répondu le principal intéressé, sur le ton de l’humour.

Sur une note plus sérieuse, l’humoriste a dit vouloir traiter, dans ce spectacle, du caractère impalpable des choses quotidiennes. «Ce qui fait que ta vie va dans une direction, plutôt qu’une autre, moi, ça me fascine», a-t-il déclaré, se disant profondément intéressé par l’organisation spontanée à chaque jour. «Les oiseaux qui volent ensemble, qui vont à gauche, à droite, qui descendent. Qui fait le call?», s’est-il questionné, sous les rires de la foule en studio.

Un numéro du spectacle, nommé «Aléas», abordera d’ailleurs en intégralité la question du caractère aléatoire de la vie, de ces éléments et de ces détails qui orientent une existence dans une voie ou dans une autre.

«Dès qu’on réalise que quelque chose est impossible, il faut aller chercher des ressources», a-t-il ajouté, soulignant qu’il faut savoir se basculer sur son sol dans la vie «pour toucher à des éléments qu’on ne soupçonne pas avoir, pour en sortir plus enrichis.»

L’humoriste en a même profité pour aborder le relativisme des «univers» de tous et chacun. «Pour une abeille, ce sont les couleurs qui l’attirent. Tu veux la faire tripper, donne-lui une palette de Benjamin Moore. Mais nous, dans quoi vivons-nous qu’on ignore?» a-t-il questionné, affirmant ne pas avoir encore de réponse à sa question.

André Sauvé est aussi revenu sur ce spectacle qu’il a donné plus tôt cette année avec l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), où il commentait essentiellement les chansons jouées devant lui avec humour. «Cette rencontre entre la musique classique et l’humour, je suis content qu’elle ait eu lieu. Ç’a fonctionné, on a eu cinq supplémentaires imprévues», s’est-il réjoui.

Avis aux intéressés: le spectacle Ça d’André Sauvé sera de passage à Montréal le 9 octobre prochain au Monument-National.

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