Lundi, le Québec était appelé à voter pour son prochain gouvernement. Si vous ne le saviez pas encore, les changements promis par François Legault ont charmé une majorité des électeurs.
Ceci dit, le Québec sera de nouveau appelé à voter prochainement puisque la populaire téléréalité de V, Occupation double, est de retour pour une deuxième saison sous sa nouvelle formule – cette fois en Grèce.
Jay Du Temple est de retour à l’animation et on retrouve sensiblement la même recette que la saison dernière, à quelques exceptions près. Tous les participants sont différents, sauf un, et le système éliminatoire ouvrira les portes des maisons à d’autres candidats jusqu’à ce que les règles changent afin d’éliminer tout le monde jusqu’à la finale.
On ne se casse pas trop le bécyk non plus, les règles complexes et les concepts flous font fuir l’auditoire, comme en témoigne le flop qu’est XOXO du côté de TVA, une attaque directe au marché développé par Occupation double sur le web et les médias sociaux depuis son changement de diffuseur.
OD n’est certainement pas la première téléréalité au Québec, mais elle a su résister à l’épreuve du temps et, quoi qu’on en dise, elle est devenue la recette à copier pour les autres qui aspirent à son succès.
Ceci étant dit, critiquer le contenu d’Occupation double est presque devenu un exercice malhonnête parce que la production ne cache plus ses ficelles. Le jeu de séduction est un prétexte pour que des jeunes adultes «beaux» et avec une «belle énergie» se mettent en valeur à la télé. Du Temple est là pour pousser des blagues complices et on alimente le rêve du vedettariat instantané avec de superbes images de voyages féériques et des baisers langoureux devant un coucher de soleil que le commun des Québécois ne peut pas se permettre de voir en personne.
Ça peut ne pas vous interpeler, mais au moins ça a le mérite d’être honnête. En comparaison, XOXO de TVA est une salle vide qui a la prétention d’être la fête la plus courue en ville.
OD est une marque, une façon de faire et les participants sont interchangeables. C’est ce qui permet la longévité du projet. La production le sait et, de par sa complicité, le public aussi le sait. L’entente entre l’émission et son auditoire n’est donc pas la même que devant une fiction qui, par exemple, a le mandat de nous surprendre ou de nous divertir le temps d’un récit. OD, dans sa forme actuelle, est un véhicule promotionnel pour la chaîne, les participants, les commanditaires, les artisans et l’animateur. C’est aussi la locomotive pour des contenus dérivés comme une émission connexe (OD+ en direct), une présence sur les médias sociaux et les petites marques que sont devenus les participants de la saison dernière.
L’image de l’usine à saucisses est un peu désobligeante, mais elle résume bien la réalité d’OD.
Donc, s’acharner et dire que c’est «vide» et «insignifiant», c’est tomber dans le jugement de valeurs. Libre à vous de le penser, mais comme je disais, critiquer est devenu un exercice malhonnête parce qu’on peut se dresser en faux et se tourner vers des alternatives plus substantielles, mais il y a une masse de gens non négligeable qui aime se prêter au jeu offert par OD et, ne serait-ce que pour ça, la proposition à son lieu d’être.
Même si elle témoigne, une fois de plus, de la vacuité d’une portion de notre jeunesse pour qui l’image est au centre de tout. Mais ça, ce n’est pas la faute de OD.
Votre opinion est probablement déjà faite sur Occupation double, alors, suivez la parade si elle vous parle. Sinon, notre télé offre plein d’autres belles choses, pas besoin de manger de la saucisse quand on n’aime pas ça.