Pour personnifier le tueur Anders Breivik dans 22 July (Un 22 juillet), l’acteur norvégien Anders Danielsen Lie s’était donné un mot d’ordre: «peindre un portrait aussi fidèle que possible›.
Le 22 juillet 2011, le terroriste néonazi Anders Behring Breivik déclenche une bombe à Oslo, tuant 8 personnes, et ouvre le feu dans un camp sur l’île d’Utoya, en abattant 69.
Pour Anders Danielsen Lie, l’aspect le plus important de la réalisation de ce film Netflix a été de le faire de manière réaliste.
«C’est toujours un défi de trouver un équilibre entre toute l’information qu’on accumule en faisant des recherches et les limites qu’offre un long métrage de 2 heures, explique l’acteur de 39 ans. C’est une histoire très complexe et c’est impossible de la raconter en entier dans un film.
«Je crois que c’est un long métrage assez fidèle. Dans le cas de mon personnage, je peux dire que c’est une représentation assez juste de [Breivik].»
«Bien sûr, je ne lui ressemble probablement pas, concède l’acteur. Et il y a certains éléments fictifs en raison des différences de langue [le film a été tourné en anglais].
«J’ai discuté avec des psychiatres légistes et des interrogateurs qui ont passé beaucoup de temps avec lui et ils étaient satisfaits de mon interprétation. C’est la meilleure réaction que je pouvais espérer.»
«Je joue un personnage qui est extrêmement déconnecté et détaché émotionnellement de ce qu’il a fait.» –Anders Danielsen Lie, acteur, à propos d’Anders Behring Breivik
Une des scènes les plus troublantes dans 22 July est lorsque Breivik pourchasse et tue 69 personnes – la majorité, des adolescents qui participaient à un camp d’été du Parti travailliste norvégien –, sur l’île d’Utoya.
Recréer ces instants a évidemment été particulièrement ardu. Bien qu’il ait été «très difficile de jouer ces scènes», Lie a dû passer outre ses émotions pour le bien du film.
«J’ai essayé de traiter [ces scènes] d’une manière professionnelle et technique, explique l’acteur.
«Je voulais être certain qu’on tournait comme ça s’était réellement produit. Il fallait parfois dévier de la vraie vie, mais je voulais m’assurer qu’il y avait une bonne raison quand on faisait ce choix.»
Lie raconte avoir discuté avec des gens qui ont croisé Breivik ce jour fatidique. Selon eux, «il était calme et ne montrait aucun signe d’émotion».
«C’est exactement comme ça que j’ai dû l’interpréter. Mes émotions m’étaient complètement inutiles. La chose la plus importante que je pouvais faire était de peindre un portrait le plus fidèle possible.»
L’acteur avoue même que de jouer les scènes les plus troublantes sans laisser transparaître ses émotions est «devenu un mécanisme de défense».
22 July est réalisé par Paul Greengrass, connu notamment pour United 93 et les trois derniers volets de la série de films d’action Bourne.
C’était le collaborateur idéal, insiste Anders Danielsen Lie, ajoutant que le cinéaste, qui «donne de bons conseils», l’a aidé à traverser les moments les plus épineux de la production.
«C’est facile et agréable de travailler avec lui. Il fait confiance aux acteurs. Quand il t’engage pour un projet, il te donne un tas de responsabilités, et une tonne de liberté. Ça m’arrange!»
Selon l’acteur, les scènes ont été tournées «comme elles étaient écrites» bien que le réalisateur britannique ne tourne pas le dos à l’improvisation.
«Si tu veux rafraîchir une scène, la rendre plus spontanée, ou s’il y a quelque chose qui cloche avec le dialogue, il est ouvert aux suggestions», soutient Anders Danielsen Lie, qui décrit l’expérience comme «productive et fructueuse».
22 July est offert sur Netflix.
