Le correspondant à l’étranger de Radio-Canada Raymond Saint-Pierre est revenu sur 40 ans de carrière, dimanche soir, sur les ondes de Tout le monde en parle (TLMEP), après que l’annonce de sa retraite a fait beaucoup réagir la semaine dernière partout au Québec. L’homme d’expérience a avoué devoir s’arrêter, rattrapé par la maladie.
Depuis 1968, le populaire journaliste «n’attendait pas la mode», a-t-il expliqué sur le ton de l’humour. Celui qui est connu pour ses lunettes rondes n’a pas manqué de plaisanter sur son look, en tout début d’entrevue.
«Au début, mes patrons me demandaient d’enlever ces lunettes-là. On me forçait à porter des lunettes en métal, et j’avais l’impression d’être en pyjama quand je portais ça», a-t-il lancé, disant être en réalité le prédécesseur de Harry Potter, ce qui a provoqué les rires dans l’assistance en studio.
Appelé à revenir sur les grands moments de sa longue carrière, Raymond Saint-Pierre a abordé ses reportages au Cambodge, notamment. «Je me souviens qu’on remettait les champs aux cultivateurs, une fois qu’ils étaient déminés. Et nous, on s’était installés pour faire une entrevue dans un champ. Les villageois nous faisaient des grands signes, on ne comprenait pas. Finalement, ils nous ont dit que ce n’était pas de champ-là qui avait été déminé, c’était l’autre», s’est par exemple remémoré le correspondant, le sourire aux lèvres.
Il est aussi revenu sur ses années de couverture aux États-Unis à suivre le gouvernement de Ronald Reagan à l’époque. «On a l’impression aujourd’hui qu’il était un grand président assez ouvert, mais il était jugé très conservateur, très à droite, et un peu bizarre. Aujourd’hui, j’ai l’impression que Reagan serait vu comme un gauchiste dans l’entourage de Trump.»
Le journaliste de 70 ans est aussi revenu sur sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, qu’il avait suivi toute une journée à Sotchi. «C’était un autre Poutine, cette journée-là, a-t-il dit. Quand on le voit dans des cérémonies, il a une posture toujours très militaire, alors que là, il était souriant, léger. C’était assez drôle, il était comme un enfant.»
«À Saint-Pétersbourg, je voulais aller visiter une usine à trolls, mais je n’ai pas eu le temps, la maladie m’a rattrapé, a renchéri le journaliste de profession. Ce qu’ils font là-bas, c’est de créer des messages haineux, des fausses rumeurs, à partie d’une pseudo-vraie nouvelle. Et ça peut semer le malaise dans certaines populations.»