Pour se préparer à jouer dans The Impossible (L’impossible), Naomi Watts a passé beaucoup de temps à apprendre à connaître Maria Belon, et son admiration pour la femme espagnole n’a pas diminué entre-temps.
Belon et sa famille ont survécu au tsunami du Pacifique Sud en 2004, ce qui a inspiré le nouveau film de la comédienne, dans lequel la famille est devenue britannique. «Elle m’a complètement époustouflée, se souvient Watts.
Après qu’elle m’eut raconté toute son expérience, sachant ce qu’elle avait dû traverser, je voulais m’accrocher à tout ce qu’elle avait ressenti en passant très proche de la mort. Maintenant, elle a un je-ne-sais-quoi, comme si elle avait une meilleure compréhension de la vie, et c’est profondément impressionnant. Je me remets sans cesse en question, je suis pleine de cynisme; elle, c’est un autre genre d’être humain.»
Si on met de côté la remise en question, Watts peut s’identifier à Belon en tant que mère. «Je ne pense pas quotidiennement aux tsunamis, fait-elle valoir. Mais j’ai peur d’être séparée de mon enfant dans le métro, par exemple. Ç’a l’air banal, mais j’y ai souvent pensé : qu’est-ce que je ferais si ça arrivait? Ça m’est arrivé dans un ascenseur : je me demandais si mon enfant saurait où descendre. Heureusement, c’était dans l’édifice où on habite, et il connaissait le numéro. Mais si c’est dans le métro et si vous n’avez pas eu de conversation avec lui pour lui expliquer ce qu’il devrait faire… J’ai essayé de l’expliquer à mes enfants, mais c’est trop confus pour eux.»
Tourner les scènes poignantes et périlleuses qui se déroulent dans le contrecoup immédiat du tsunami n’a pas été de la tarte pour l’actrice, mais elle n’est pas du genre à se plaindre et met toujours les choses en perspective. Watts se souvient d’une scène en particulier, dans laquelle elle s’accroche à un arbre alors que l’eau tumultueuse menace de l’emporter. «Je suis restée là un bon moment, mais j’étais attachée avec un harnais. Malgré tout, avec la pression de l’eau sur moi, il fallait que je m’accroche solidement, souligne-t-elle. Mais je me répétais continuellement que je ne pouvais pas me plaindre. Je ne suis qu’une actrice en train de recréer ce moment. Il y a eu des gens qui sont véritablement restés suspendus à des arbres pendant 10 ou 12 heures.»
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La scène dans l’eau n’a pas été particulièrement facile. «Physiquement, ç’a été la chose la plus exigeante que j’ai jamais eue à réaliser, avoue-t-elle. Travailler avec de l’eau, c’est toujours difficile. On a quand même passé cinq ou six semaines dans ces réservoirs», dit-elle. Tom Holland, qui joue son fils aîné dans The Impossible, a semblé apprécier l’expérience. «Tom disait qu’il n’avait jamais rien vécu d’aussi chouette, rapporte Watts. C’est comme s’il avait été au parc aquatique tous les jours, mais au plus épeurant parc aquatique du monde. Enfin, il n’est pas seulement un athlète professionnel, il n’a que 14 ans… alors que moi, je ne suis ni une athlète ni une ado!»
The Impossible
En salle vendredi