Demain, de Mehdi Bousaidan
C’est peut-être son premier one man show, mais Mehdi Bousaidan a du métier dans le corps, et ça paraît. Pendant l’heure et demie que dure Demain, le jeune humoriste nous fait rire de toutes les façons possible. En imitant à la perfection à peu près tous les accents du monde, y compris celui des Norvégiens (inventeurs du sport le plus inusité au monde, le combiné nordique, «qui sonne comme un combo chez Valentine, deux steamés, une slush»), en chantant son grand succès des raves berlinois, Sexual Robotic, ou même en abordant des sujets plus durs comme les armes à feu ou la réhabilitation en prison. Sa présence sur scène est remarquable et même lorsqu’il s’attaque à des sujets plus légers comme le reggaeton (son analyse de ce style musicale est tout simplement hilarante), son humour ne manque jamais de substance. Benoit Valois-Nadeau
The Criterion Channel
Pas plus tard que la semaine dernière, dans cette même page, on se désolait de la difficulté à trouver des classiques du septième art en ligne. Trois jours plus tard, comme par magie (l’équipe de Criterion lirait-elle Métro?) notre vœu a été exaucé avec la mise en ligne, lundi, de la plateforme The Criterion Channel, une sorte de Netflix du cinéma de répertoire offrant plus de 1 000 films d’auteur en visionnement. Parmi ces œuvres, 14 créations de la défunte Agnès Varda, dont Cléo de 5 à 7, qu’on cherchait en vain. Inutile de vous dire que nous passerons la fin de semaine confortablement installés devant notre écran. –Marie-Lise Rousseau
Zone franche
«Faut qu’on se parle», clamaient des personnalités québécoises en 2016. Avec ses débats constructifs, Zone Franche met cela en pratique en permettant à des per-sonnes aux points de vue diamétralement opposés de, justement, se parler. Les questions abordées sont délicates : immigration, réhabilitation des criminels et contrôle des armes à feu ont été au programme jusqu’à présent. À une époque où – on ne cesse de le répéter – les algorithmes nous confortent dans nos opinions, cette émission arrive à point. À l’animation, Raed Hammoud et Isabelle Maréchal font preuve d’une retenue et d’une sensibilité exemplaires. Le jeudi à 20h à Télé-Québec –Marie-Lise Rousseau
Avec Pâques qui approche, voici une bien mignonne suggestion de cadeau pour faire changement des lapins en chocolat. Ollie et Lapinou, son lapin en peluche, ont hâte que la pluie cesse pour aller sauter dans les flaques d’eau. Enfin, le ciel bleu revient! Dehors, voilà qu’une nuée de pétales de fleurs transforment Lapinou en vrai de vrai lapin, qui bondit puis s’enfuit. Ollie le rattrapera-t-elle? Aux éditions Scholastic. –Jessica Dostie
D’abord paru en 1951, L’attrape-cœurs a beau avoir été publié en France il y a 65 ans, il demeure actuel avec ses questionnements existentiels typiques de l’adolescence. On y suit le jeune Holden Caulfield, tout juste renvoyé du pensionnant Pencey Prep, dans le New York de l’après-guerre. Avec cette nouvelle édition de collection, les éditions Robert Laffont ont offert rien de moins qu’une cure de jouvence au chef d’œuvre de Salinger. –Jessica Dostie
Né aux États-Unis en 2008, le Record Store Day permet de donner un peu d’amour aux disquaires indépendants qui ont survécu à la révolution numérique. Associé à la résurgence du vinyle, le Jour des disquaires (notre suggestion de traduction pour l’OLF) est aussi une occasion pour dénicher de belles pépites et des albums au tirage limité. Les artistes québécois embarquent à fond cette année : l’éphémère groupe La Patère Rose réédite en vinyle son album éponyme paru il y a (déjà!) 10 ans, Groovy Aardvark ressort Vacuum, lancé en 1996, en édition double, alors que Tire le Coyote offrira un spectacle gratuit à 13 h au 33 Tours (1373, avenue du Mont-Royal Est). Un samedi pour célébrer la musique! –Benoit Valois-Nadeau
Our Planet
La nouvelle série narrée par notre héros David Attenborough (pardon Charles) ne cache pas son message : la faune et la flore crient à l’aide. Sans utiliser un ton moralisateur, il explique bien l’effet de cascade que peut avoir un petit changement dans chaque écosystème. Du Mbeli Bai au Congo, à l’Antarctique, on contemple la nature – remarquables séquences sur l’aigle des singes (photo) dans la forêt des Philippines et sur le chaos de la pêche au hareng. Bon, les fans de Planet Earth auront parfois une impression de déjà-vu (Cordyceps, le retour ou certaines séquences de chasse), mais ça change des autres séries Netflix. –Carine Touma
Et on se désole pour…
La guéguerre Bell-Québecor
Par où commencer? Bell qui ne paie pas sa juste part de redevances à TVA Sports. Québécor qui réplique en bloquant l’accès à la chaîne sportive aux abonnés de Bell au moment où s’amorcent les séries éliminatoires de la LNH. Bell qui refuse une offre de médiation. Le CRTC qui tente de s’interposer, sans grand succès… Bref, le conflit entre les deux géants des télécommunications est en train de prendre l’allure d’une chicane d’enfants, au détriment des abonnés qui ont payé pour un service (presque) essentiel : voir du gros hockey des séries, en français svp. Triste, très triste que tout cela… –Benoit Valois-Nadeau