Dans le climat actuel, l’humoriste Gad Elmaleh n’est pas particulièrement bien reçu dans le milieu culturel en raison des nombreuses accusations de plagiats qui pointent dans sa direction. Grâce au travail de quelques internautes, des liens ont été fait entre ses blagues sur scènes et celles de dizaines d’autres humoristes avant lui.
Les réponses d’Elmaleh face aux accusations sont évasives, au mieux, ou carrément confuses quand il lance le blâme en direction du public qui ne comprend pas forcément comment «fonctionne» l’humour.
Bref, c’est un beau merdier dans lequel il patauge depuis quelques mois et il n’est plus forcément bien vu de s’associer avec son travail. C’est dans ces circonstances que Netflix a dévoilé, sans gros battage publicitaire, Huge in France – la nouvelle série de l’humoriste exclusive à la plateforme.
On parle ici d’une docu-fiction un peu comme Seinfeld à l’époque ou Marc Maron avec son émission Maron il y a quelques années. Elmaleh, dans cette nouveauté, joue son propre rôle : c’est à dire celui d’un humoriste avec une renommée phénoménale en France, mais complètement inconnu aux États-Unis où il tente de refaire sa vie pour se rapprocher de son fils biologique.
Et c’est tout.
La prémisse de départ encapsule l’essentiel de la production et on surf sur les clichés à partir de là. Elmaleh martèle jusqu’à plus soif la blague qu’il n’est pas connu aux États-Unis, tellement qu’on dépasse l’effet comique afin de glisser lentement, mais sûrement, vers le pathétisme. En fait, l’étiquette pathétique se colle rapidement à la production et on se demande vite pourquoi, en 2019, Netflix a donné son appui à une fiction sortie tout droit des années 90 avec, dans ses bagages, toutes les mauvaises habitudes des sitcoms de l’époque. Sans parler des références volontairement anachroniques à Seinfeld et Ray Romano étalées dans le dialogue comme des chocolats à Pâques.
C’est gros, pas particulièrement drôle, maladroit, redondant et assez inintéressant. Elmaleh, pourtant très connu en France, n’a pas rencontré le succès escompté là-bas non plus et la série est un flop annoncé depuis sa sortie. Une catastrophe. Mais c’est difficile de ressentir de l’empathie pour l’artiste qui, au final, récolte un peu ce qu’il a semé et ce personnage hautain et creux qu’il présente à l’écran est peut-être moins fictif qu’il n’aimerait le croire.
À voir si vous avez envie de souffrir, sinon, passez votre tour. Elmaleh est pas mal prophète de son malheur en nous répétant sans cesse qu’il ne sera jamais plus que «HUGE in France».