Culture

#MoiAussi: Maripier Morin a mordu Safia Nolin

Des dizaines de femmes et membres de la communauté LGBTQ2iA+ ont brisé le silence pour raconter leurs histoires de harcèlement et d’agressions. Safia Nolin est du nombre.

Dans une série de textes publiés sur son compte Instagram, l’auteure-compositrice-interprète raconte avoir été sexuellement harcelée par l’animatrice Maripier Morin en 2018. Elle lui a fait des avances allant jusqu’à la mordre à la cuisse.

«Elle m’a dit qu’elle allait me mettre dans une cage, qu’elle allait me nourrir, raconte Safia Nolin. Tout cela sur un ton super sexuel et en me caressant les bras.»

Quelques jours plus tard, elle lui a envoyé des photos des marques en preuve. «J’ai alors réalisé que j’aurais eu un comportement répréhensible. Je m’en suis immédiatement excusée», précise à son tour sur Instagram Mme Morin.

L’animatrice aurait également tenu des propos racistes à l’endroit d’employés du bar, mais n’en fait aucune mention.

À la suite de la publication de mardi, elle aurait tenté de parler à Safia Nolin, qui a toutefois décliné sa demande prétextant qu’elle n’était pas à l’aise.

«Je n’aurais pas su lire ou comprendre la limite que j’aurais pu franchir. Si tel fut le cas, je m’excuse encore et je suis profondément désolée.» -Maripier Morin

Tribune

Devant la vague de témoignages des derniers jours, plusieurs pages Instagram telles que victims_voices_montreal ont été créées pour accorder une tribune aux victimes.

Depuis quelques jours, les lignes téléphoniques de Juripop ne dérougissent pas et sa page Instagram est bombardée de messages. «On a reçu presque une centaine de demandes depuis le début de la semaine. C’est immense», souligne la directrice générale Me Sophie Gagnon.

L’organisme qui offre des services juridiques à faible coût avait lancé il y a un mois un nouveau programme qui permet aux victimes de violences à caractère sexuel de parler à un avocat gratuitement.

Diffamation

Beaucoup de questions sont en lien avec la notion de diffamation alors que plusieurs identifient publiquement leur agresseur. «Il y en a qui ont déjà commencé à recevoir des lettres de mises en demeure leur ordonnant de retirer le nom de la personne. […] Il y en a d’autres qui nous appellent avant de dénoncer parce qu’elles veulent savoir les conséquences et dans quoi elles sont susceptibles de s’embarquer», explique Me Gagnon.

En principe, une personne a le droit de diffuser des informations portant atteinte à la réputation de quelqu’un au nom de l’intérêt public. «Le problème, c’est que cette notion n’a pas encore été définie avec précision par les tribunaux», indique la procureure, précisant que c’est traité au cas par cas.

La vaste majorité des victimes d’agressions connaissent leur agresseur.

Vagues de dénonciation

Pour obtenir de l’aide: 1 855-JURIPOP ou pour contacter un Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel et la violence, 514-529-5252 à Montréal

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