Pascale Picard s’est sentie emportée par un vent de panique durant la création de son deuxième album. Une violente rafale qui a balayé la chanteuse et son entourage pendant quelques jours…
Pour mieux comprendre l’angoisse de la jeune femme, retournons en arrière.
Novembre 2009. Pascale Picard et ses musiciens rentrent à la maison après une tournée couronnée de succès en France. Deux ans se sont écoulés depuis la parution de Me, Myself & Us, un premier opus vendu à plus de 300 000 copies au Québec, au Canada et en Europe. Désirant reprendre contact avec parents et amis, le groupe s’accorde une pause de deux mois.
Janvier 2010. Le Pascale Picard Band remet les pieds dans le studio des frères Grand à Morin Heights, où il avait enregistré les tubes Smilin’ et Gate 22. Mais cette fois-ci, la magie n’est pas au rendez-vous… et Pascale le sait. Un bon matin, elle se tourne vers ses acolytes et leur lance : «Je veux qu’on sorte d’ici… Quitte à se mettre dans la m…»
«Je n’étais pas contente des résultats, raconte-t-elle. Je ne faisais rien écouter à mes amis. Je faisais jouer l’album chez moi le soir et je me disais : « Tabarouette! » On n’avait pas de fun et ça s’entendait.»
La chanteuse ne blâme personne pour cet échec. «En musique, il n’y a pas de formule magique. Ce n’est pas une science exacte, souligne-t-elle. Dans une entreprise, tu peux dire : « Lui, il ne travaille pas, il est tout le temps en break ou sur Facebook. » Mais en studio, tout le monde fait son possible.»
C’est après avoir mis un terme à sa relation avec les frères Grand et déniché un nouveau réalisateur en la personne de Jean-François Lemieux que les choses se sont compliquées pour la formation… qui n’avait pas informé son label français de sa décision.
Bien connu au Québec pour ses collaborations avec Daniel Bélanger, Jean Leloup et Kevin Parent, Lemieux ne jouissait pas d’une renommée à tout casser outre-Atlantique… d’autant plus que lorsque les bonzes d’Universal ont googlé son nom, ils sont tombés sur une vidéo où le réalisateur s’amusait à faire des mimes dans un habit de clown. C’est la goutte qui a fait déborder le vase pour l’entreprise. «Ils ont capoté, se rappelle Pascale Picard. Ils nous ont appelés pour nous dire : « C’est quoi cette affaire-là? On n’est pas la banque de France! » Ils ont pété leur coche!»
La tempête s’est calmée lorsque deux représentants de la maison de disques – envoyés d’urgence dans la Belle Province – ont pris connaissance des derniers développements : le groupe poursuivait dorénavant l’écriture de l’opus dans un local de pratique. «Ils ont été rassurés quand ils ont vu qu’on était motivés, qu’on travaillait fort et qu’on n’était pas en train de se caller de l’héroïne.»
Et c’est à partir de ce moment que Pascale Picard s’est remise à respirer.