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Politique et soap opera

Mehdi Omaïs - Métro France

L’acteur mexicain Gael Garcia Bernal est la vedette de No, le film de Pablo Larrain consacré à la campagne des anti-Pinochet, en 1988 au Chili. Un drame politique, doublé d’une réflexion sur le pouvoir des images. Entrevue.

Connaissiez-vous cette page de l’histoire chilienne avant de tourner?
Un peu… En réalité, mon personnage est le mélange de deux hommes qui ont tenu un rôle important dans la campagne du non. Il n’a pas existé tel quel. No est une interprétation, une sorte de fable sur ce qui s’est réellement passé. Ce n’est pas vraiment une reconstitution de l’époque évoquée même si la plupart des événements qui ont lieu sont basés sur des faits réels, des anecdotes.

Votre personnage pourrait-il exister dans la société actuelle?
(Il réfléchit.) Le film se déroule à l’âge d’or de la publicité à la télévision. À cette époque, vous pouviez disposer d’un budget d’un million de dollars pour deux jours de tournage. C’était énorme. Les gens se demandaient comment serait la prochaine pub Pepsi ou Coca-Cola. De nos jours, les réclames ne sont plus aussi importantes, à part pour des événements sportifs majeurs.

Vous intéressez-vous à la politique plus généralement?
Oui, beaucoup. J’aime son aspect soap opera. Mais j’apprécie également la dimension politique de certaines choses. On peut faire une interprétation politique de quasiment tout. (Réflexion) J’adore les débats, les interactions d’idées, harmonieuses ou discordantes.

Qu’est-ce qui vous séduit chez un politicien?
La manière de gouverner diffère selon les pays. Au Mexique, les politiciens se font passer pour des personnes parfaites. Et on ne peut pas être comme ça, tout lisse. Faire de la politique implique d’appuyer parfois là où ça fait mal et de poser des questions qui dérangent.

Quel regard portez-vous sur les nouveaux moyens de communication? Je pense notamment à Twitter…
Twitter est devenu depuis quelques années une place de choix pour de nombreux politiciens qui collectionnent les «followers». Je suis moi-même sur Twitter. Ce site a quelque chose de politique et cette idée me plait même s’il est important d’éviter ses écueils et ses nombreux trolls.

Quel est le dernier «non» massif que vous ayez lancé à quelqu’un?
Il y a quelque temps, à Londres. J’étais vraiment fatigué et on m’avait demandé de rester jusqu’à la fin du film pour répondre à des questions. J’ai dit : «NON!!!» Cela m’attristait, mais j’étais crevé (rires).

No
En salle dès vendredi

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