Bien qu’elle ait déjà tourné les six premiers épisodes de la série, Karine Vanasse a encore du mal à réaliser ce qui lui arrive. «C’est tellement gros, inespéré et inattendu, toute cette histoire, qu’on dirait que je suis encore en train d’essayer de réaliser ce qui se passe. En même temps, je pense que je ne veux pas trop le réaliser», raconte Karine Vanasse au bout du fil.
C’est dimanche à 22 h que la réalité la rattrapera. De retour à New York après une escale de quelques jours à Montréal, Karine Vanasse visionnera le premier épisode de Pan Am en même temps que tout le monde et en compagnie de toute l’équipe de la série.
«Je pense que ça va se concrétiser dans ma tête quand je vais regarder la série, quand je vais voir les pubs entre les blocs et quand on va connaître le nombre de personnes qui étaient devant leur écran», explique la comédienne, qui n’a vu aucune image de la série en deux mois.
Des téléspectateurs, il risque d’y en avoir beaucoup au rendez-vous. Diffusée sur la chaîne généraliste ABC à heure de grande écoute, le dimanche soir après la populaire émission Desperate Housewives, la mégaproduction Pan Am est une des émissions phare de la rentrée télé de la chaîne, moussée par une importante campagne publicitaire.
C’est donc en fanfare que Karine Vanasse fait son entrée à la télé américaine. «Je m’attendais à ce que ce soit Christina [Ricci] qui vende toujours le show, mais là, avoir un rôle dans une série américaine et qu’en plus mon personnage fasse parti de l’affiche du show, je ne m’attendais vraiment pas à ça.»
Cette percée aux États-Unis, la jeune femme de 27 ans y rêvait depuis longtemps. Après la sortie de Polytechnique, un projet qu’elle a tenu à bout de bras pendant plusieurs années, elle a pris le taureau par les cornes, se répétant, tel un leitmotiv : «Il ne te reste que quelques années pour défoncer le plus de portes possible, alors arrête d’avoir peur et vas-y!»
Ce qu’elle fit. Mais pourquoi ce désir d’aller voir ailleurs, alors que les projets s’enchaînaient au Québec? «L’impression que j’avais au Québec, ces derniers temps, c’est que les gens ne savaient pas trop quoi me proposer, confie l’actrice. Je pense que ça va me faire du bien d’aller ailleurs pour voir ce que les gens vont m’offrir. Peut-être qu’après, les Québécois vont se dire : « Ah! Elle peut faire ça aussi! »»
Son aventure à l’étranger est aussi l’occasion parfaite pour la Drumondvilloise de parfaire son accent américain. En attendant de pouvoir jouer une «vraie» Américaine, Vanasse incarne une Française dans la série Pan Am.
«Le défi était de trouver un juste milieu entre un accent plus européen, mais pas trop pointu, pour que ce ne soit pas trop difficile à comprendre pour les Américains. J’essaie quelque chose et jusqu’à maintenant personne ne se plaint; alors ça doit être correct.»
«Éventuellement, c’est sûr que c’est le but d’être capable de jouer vraiment des Américaines et de m’amuser avec ces accents-là», ajoute-t-elle. Pour la suite, que la série décolle ou pas, Karine Vanasse ne croit plus qu’il soit impossible pour elle de travailler au pays de l’Oncle Sam.
«Quand je vois comment la machine fonctionne aux Etats-Unis, ça me rassure de voir que, oui, le talent est une variable. Mais il y a tellement d’autres choses qui entrent en ligne de compte : la série sur laquelle tu tombes, le personnage que tu joues, si tu ressembles à une autre comédienne… Ça ne repose pas juste sur toi. La seule chose que je puisse faire, c’est d’être au rendez-vous, de donner mon maximum, de suivre la puck et de voir ce qui va se passer.»
Bien plus qu’une séductrice
Dans la série Pan Am, Karine Vanasse revêtira l’uniforme d’une hôtesse de l’air de la mythique compagnie Pan American présentée d’abord comme une séductrice. Pour son interprète, Colette Valois est bien plus que ça.
«Oui, il y a de la romance autour de ce personnage, mais ce n’est pas parce qu’elle est séductrice, c’est juste parce qu’elle est attirée par le fait d’avoir quelqu’un auprès d’elle, qui prenne soin d’elle. Très tôt dans la série, on voit qu’elle est beaucoup plus complexe que ce grand sourire qu’elle a pour accueillir tout le monde.»
C’est avec les actrices Christina Ricci, Kelli Garner et Margot Robbie que Karine Vanasse partage la vedette de cette série dramatique fort attendue. L’action se déroule dans une Amérique en pleine ébullition, celles des années 1960, époque où la Pan Am fascine. Et elle risque fort d’attirer aujourd’hui bien des téléspectateurs devant leur écran.
«On est conscient qu’une bonne partie de l’intérêt que suscite la série est due au fait que ça parle de la Pan Am, qui évoque tellement de choses pour le public américain. Et même à l’international, où la série s’est vendue super rapidement, parce qu’il y a beaucoup de gens qui se souviennent de l’époque où Pan Am était LA compagnie sur laquelle les gens volaient pour se promener un peu partout dans le monde», soutient la comédienne.
Au-delà de la nostalgie, la jeune femme croit que c’est la richesse des personnages qui va plaire au public. «Les quatre filles, on est vraiment très différentes les unes des autres, et on ne se pile pas sur les pieds avec nos personnages», explique-t-elle.
Pan Am
À ABC et à CTV, dimanche 22 h