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Culture

7e ciel: cette semaine on craque pour…

Cette semaine, on craque pour… Le retour de Kiss & Cry, Hannibal, The Chase de Groenland, Return to Oz, Antiviral, le duo Béland-Goyette dans La cicatrice et le déblocage à Westeros.

Et on se désole pour… Les dérives médiatiques post-attentat.

1. Le retour de Kiss & Cry
L’Usine C nous fait un cadeau en nous présentant à nouveau cette année Kiss & Cry, spectacle dont la question centrale est : «Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire?» Ce que nous nous demandons surtout toutefois, c’est comment un  ballet de mains et de doigts appelé nanodanse peut être aussi bouleversant et poétique. On se dit alors que c’est l’amalgame de la narration, des musiques choisies, des personnages miniatures et des «effets spéciaux» qui crée le contexte magique qui se déroule en direct sous nos yeux et simultanément sur l’écran. Le renversant spectacle des Belges Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael offre une expérience comme on n’en a jamais vue et dont le souvenir nous transporte encore. Du 23 au 28 avril à l’Usine C. (Andréanne Chevalier)

2. Hannibal
On a déjà vu Hannibal Lecter, personnage-vedette du roman Red Dragon de Thomas Harris, dans de nombreuses adaptations pour le grand écran – heureuses et moins heureuses. Et de ce qu’on en a vu jusqu’ici, la nouvelle série télévisée Hannibal, de Bryan Fuller, irait rejoindre la première catégorie. Une ambiance bien glauque, une structure à la Dexter, un souci d’esthétisme (même dans les aspects plus gore) retiennent l’attention. Les personnages, on le savait déjà, sont étoffés et intéressants – particulièrement le Dr Lecter et le jeune agent Will Graham. Et la bande de comédiens cinq étoiles (Mads Mikkelsen [photo], Hugh Dancy, Laurence Fishburne, Caroline Dhavernas) qui les incarnent le font avec brio, en particulier Mikkelsen, dont le jeu teinté d’une hypnotisante froideur mêlée de charme ne cherche pas à imiter celui d’Anthony Hopkins, ce qui est d’autant plus efficace. À Citytv, les jeudis à 22h. (Jessica Émond-Ferrat)

3. The Chase de Groenland
De la pop recherchée et rythmée, des orchestrations aussi fluides que complexes, une voix féminine envoûtante et un son singulier qui sort du lot… The Chase, premier album du groupe montréalais Groenland, présenté dans une bien jolie pochette, séduit. Les six musiciens semblent prendre un plaisir fou sur ce disque réalisé par Philippe B et Guido Del Fabro, teinté d’une touche d’électro, porté par moult instruments, et principalement par le piano. Si beaucoup ont vu des similitudes entre la formation et les Islandais de Of Monsters and Men, en écoutant les enlevées Criminals, ou encore 26 septembre et son «ah, ah, ah, ah!», on a étrangement eu une pensée pour la merveilleuse bande-son de Where the Wild Things Are, réalisé par Spike Jones. Ce qui, franchement, équivaut à une bouffée massive de bonheur. The Chase, de Groenland, présentement en magasin. (Natalia Wysocka)
4. Return to Oz
Certains l’ont vécu avec les prequels de Star Wars; on l’a vécu avec l’antépisode que Disney et Sam Raimi ont réservé au magicien d’Oz. Une déception cuisante. Le sentiment d’avoir été un peu trahie. Certes, on ne s’attendait pas à ce que Oz the Great and Powerful arrive à la cheville de l’original, mais on ne s’attendait pas non plus à ce qu’il soit aussi gentiiiiiiil. Encore sous le choc de cette mégaproduction pleine de dialogues vides et de sourires niais signés James Franco, on s’est retapé Return to Oz. La suite datée de 1985, également produite par Disney (!). Le jour et la nuit. Un film sombre, troublant, dans lequel Dorothée, quelques mois après son retour d’Emerald City, se voit enfermée dans un institut psychiatrique par Aunt Em, qui la croit malade. Après toutes ces années, cette réalisation de Walter Murch, avec sa princesse qui possède une collection de têtes humaines et les Wheelers, ces personnages démoniaques ayant des roulettes en guise de mains, reste toujours aussi prenante, terrifiante et bien plus percutante que n’importe quel classique revisité et roulé dans la saccharine… Présentement en DVD (et probablement en VHS aussi). (Natalia Wysocka)
5. Antiviral
Plusieurs ont reproché au premier film de Brandon Cronenberg de trop ressembler aux œuvres de son père David. «Mais, euh, en quoi exactement est-ce une mauvaise chose?» osera-t-on demander. Porté par une idée percutante, Antiviral nous plonge dans un monde où le commun des mortels peut se faire injecter un virus qui a auparavant frappé la star qu’il adule. Dans cet univers où certains se font sciemment shooter une p’tite dose d’herpès par-ci, une p’tite dose de grippe par-là, on peut également déguster du steak cuisiné à partir des cellules musculaires des pipoles. «Comment se fait-il que ce ne soit pas considéré comme du cannibalisme?» se demande le protagoniste principal incarné par Caleb Landry Jones, acteur au faciès captivant qui passe le film plié en deux, malade, atteint du virus des vedettes. Planté dans un décor blanc, frigorifique, clinique, ce thriller horrifique qui s’égare un peu à la fin laisse tout de même une impression puissante. Au fond, si quelqu’un peut se permettre de suivre les traces de Cronenberg, c’est bien son garçon, non? Antiviral, présentement en DVD. (Natalia Wysocka)
6. Le duo Béland-Goyette dans La cicatrice
Plein d’émotion sincère et de jolies trouvailles visuelles, La cicatrice, premier long métrage de Jimmy Larouche, doit aussi beaucoup sa réussite au duo d’acteurs principaux (Marc Béland et Patrick Goyette) que le jeune cinéaste a choisi. Extrêmement touchant dans le rôle de l’ancienne victime d’intimidation qui décide de se venger de son bourreau, Marc Béland se montre d’une vulnérabilité bouleversante, alors que Patrick Goyette rend très crédible son personnage  aux multiples couches et nuances. Des performances et un film qui restent longtemps en tête après la fin du visionnement… La cicatrice, présentement en salle. (Jessica Émond-Ferrat)
7. Le déblocage à Westeros
Ça a pris trois épisodes, mais la nouvelle saison de Game of Thrones a finalement trouvé son rythme. Ne vous méprenez pas, la série n’était pas ennuyante au départ, mais elle manquait un peu de punch. Tout a changé dans les dernières minutes du plus récent épisode – ne vous inquiétez pas, nous ne gâcherons pas la surprise. En plus de cela, les objectifs des personnages sont de plus en plus clairs – Khaleesi (Emilia Clarke, photo) est décidément prête à biens des choses pour reconquérir son trône. On aime – ou déteste – toujours les Lannister, et que dire de ce qui se passe au nord du Mur… Game of Thrones, à HBO. (Mathieu Horth-Gagné)

MÉTRO EN ENFER

Les dérives médiatiques post-attentat
Après un attentat comme celui du marathon de Boston, on comprend l’urgence de vouloir trouver des réponses et, à plus forte raison, des coupables. Mais remplir du temps d’antenne et des pages de journaux avec de fausses breaking news quand, en fait, il ne se passe rien, c’est faillir à ses responsabilités. Primeur! CNN claironne mercredi que le suspect a été épinglé. «Erreur, corrige le FBI, nous n’avons personne.» Exclusif! Le New York Post publie en première page, jeudi, une photo des deux présumés terroristes… Les autorités dévoileront plus tard des images de deux suspects complètement différents (les SEULS individus recherchés, précisent-ils). Dans les deux cas, des médias montréalais ont relayé le plus sérieusement du monde ces non-nouvelles. Doit-on rappeler que les dérives des autres ne nous libèrent pas de nos propres obligations journalistiques? Informer, c’est aussi s’élever au-dessus du délire collectif. Cette semaine, hélas, plusieurs médias ont manqué à leur devoir. (Maxime Huard)

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