Sherlock Holmes ne va pas sans le professeur Moriarty. Si le premier film de Guy Ritchie ne faisait qu’allusion à ce personnage en 2009 (en montrant seulement sa main qui émergeait de la noirceur), le méchant occupe le devant de la scène dans le nouveau film Sherlock Holmes: A Game of Shadows (Le jeu des ombres) et est incarné avec habileté et sobriété par l’acteur britannique et vedette de la série Mad Men Jared Harris. Même s’il avoue qu’il adorait le premier film, Jared Harris n’avait jamais imaginé que cette main serait un jour la sienne.
Comment c’était d’incarner un personnage monumental de la littérature, l’un des plus grands méchants de tous les temps?
C’était une occasion exceptionnelle. La facette ambitieuse de ma personnalité le reconnaît. L’autre facette s’exclamait : «Oui! Mais comment vais-je faire ça?» Cet aspect est angoissant. Naturellement, j’ai reçu le scénario, et ils m’ont dit : «Ne tiens pas compte de ton rôle. Il sera différent. Tu ne diras aucune de ces répliques. Nous allons trouver autre chose.»
Vous êtes-vous inspiré des acteurs qui ont déjà joué le professeur Moriarty pour vous préparer?
J’ai examiné les livres. Je les avais déjà lus, mais pas sous cet angle. Je n’ai pas trouvé cette démarche particulièrement utile pour incarner le professeur Moriarty, qui figure dans ces deux histoires. Étant donné qu’ils ont pratiquement lancé une grenade sur le Sherlock Holmes traditionnel, le professeur Moriarty devait être à l’avenant.
Après le premier film, il y a eu bien des rumeurs sur l’identité de l’acteur qui jouerait ce rôle. En tant que spectateur, vous étiez-vous imaginé l’assumer?
Jamais, jamais. Je savais que de nombreux noms étaient avancés par les journaux. Je n’ai aucune idée si les rumeurs étaient fondées ou non. Je sais qu’ils recherchaient une vedette, mais je ne sais pas qui ils voulaient ou qui ils ont essayé d’avoir. En regardant le premier film, je n’ai jamais pensé que je participerais au suivant. Cette possibilité ne m’est jamais venue à l’esprit. Quand les rôles du premier film ont été distribués à Londres, je me souviens d’avoir cassé les oreilles à mon agent parce que je n’en faisais pas partie.
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Noomi Rapace: de Millenium à Hollywood
Après avoir été acclamée dans le monde entier pour son interprétation de Lisbeth Salander dans l’adaptation cinématographique suédoise du roman The Girl with the Dragon Tattoo et de ses deux suites, l’actrice suédoise Noomi Rapace connaît un franc succès à Hollywood grâce à son premier film anglophone, Sherlock Holmes: A Game of Shadows. En 2012, on pourra la voir dans Prometheus, un film très attendu de Ridley Scott. Pas trop mal pour une actrice qui ne parlait pas anglais il y a trois ans!
Noomi Rapace affirme que la transition a été vraiment facile, en grande partie grâce à des collaborateurs comme Robert Downey jr. et le réalisateur Guy Ritchie. «Je ne me souviens pas d’une seule situation où Guy m’a dit exactement ce qu’il voulait que je fasse sur le plateau, explique-t-elle. Il me demandait toujours comment je voulais m’y prendre ou comment j’envisageais les choses. J’aime travailler de cette façon, une façon très exploratrice, créative et ouverte.»
En outre, elle n’a pas peur des contacts physiques, ce qui était pratique compte tenu de la façon tumultueuse dont Guy Ritchie voit Sherlock Holmes. «J’ai toujours du plaisir et j’essaie de faire tout ce qu’ils me permettent, les cascades et les choses plus compliquées. Bien entendu, on est contusionné, on a mal partout, on se blesse gravement parfois, mais ça fait partie du jeu. J’ai filmé des scènes de combat et des trucs de ce genre par le passé, et je trouve ça plutôt amusant.»
Sherlock Holmes: A Game of Shadows
En salle dès vendredi