Cette semaine, on craque pour… Shekinah, Before Midnight, Bref., la résurrection de Franz Ferdinand, Les revenants, la seconde saison de Grimm et Sequel to Prequel des Babyshambles.
Si le débat sur la charte commence à vous taper sur les nerfs et que vous ressentez le besoin d’entendre parler de religion de façon positive, courez voir Shekinah, un rare documentaire qui plonge dans l’intimité de jeunes femmes hassidiques, au Théâtre Outremont jusqu’à dimanche, puis au Cinéma du parc. On y suit notamment une douzaine de jeunes Loubavitch qui, pendant un an, suivent une retraite à Sainte-Agathe pour se préparer à fonder un foyer, selon les préceptes de la Torah. Parmi les moments forts, soulignons la rencontre des jeunes hassidiques avec des adolescentes de la polyvalente voisine, où elles expliquent pourquoi elles n’ont jusqu’ici, même pas touché la main d’un garçon. Le documentaire d’Abbey Jack Neidik, sans tomber dans la naïveté, est un vent de fraîcheur qui tombe à pic. (Mathias Marchal)
Comme Before Sunrise et Before Sunset faisaient déjà partie de nos films-cultes depuis de nombreuses années, on ne pouvait que se réjouir à l’idée de découvrir ce qui s’était passé entre Céline et Jesse, qui s’étaient rencontrés à Vienne il y a 20 ans, qui avaient été réunis à Paris il y a 10 ans, et dont on verrait maintenant une tranche de vie dans la quarantaine. Et comme pour les deux volets précédents, le trio Richard Linklater/Julie Delpy/Ethan Hawke a réussi à être complètement captivant uniquement par le biais de la conversation entre deux personnes dans Before Midnight, présentement en DVD. Qui sont devenus un couple, avec toutes les désillusions et l’amertume que cela peut impliquer après 10 ans et deux enfants. Grâce à des dialogues incisifs, justes et très bien écrits portés par deux acteurs dont la complicité est immense, on termine Before Midnight assez ébranlé. (Jessica Émond-Ferrat)
Vous faites partie de ceux qui attendaient fébrilement chaque nouvelle capsule de la websérie française Bref. avant que celle-ci ne soit plus disponible de ce côté de l’océan? Vous serez heureux d’apprendre que les hauts et les bas de la vie quotidienne tels que vus par Kyan Khojandi sont désormais disponibles en DVD. Et même ceux qui avaient réussi à regarder la série de Canal+ dans son intégralité auront beaucoup de plaisir à redécouvrir ces observations sur des réalités qu’on vit tous un jour ou l’autre, et qui se mutent tranquillement en l’histoire continue du personnage principal et de ses problèmes amoureux, coincé entre deux filles. Un, deux, trois, quatre épisodes à la fois… (Jessica Émond-Ferrat)
Il y a eu cette période de flottement bizarre où Franz Ferdinand semblait voué à disparaître. Les gars avaient l’air amorphes, Alex Kapranos avait les yeux tristes. Ce n’était pas le cas lors de leur passage mercredi soir au Métropolis. Dès la deuxième chanson, on se sentait comme si c’était la dernière. Vous savez quand tout le monde vire complètement fou et refuse de partir à la maison? Sauf que là, on n’était même pas obligé de partir parce que ce n’était que le début d’un enchaînement de bombes. Bam! Walk Away; bam! The Fallen; bam! This Fire, bam! Evil Eye, Darts of Pleasure, Outsiders. Pas de morceau où tout le monde en profite pour aller s’acheter une bière ou pour l’évacuer. Ces types sont incapables de faire une boulette. Comme le veut la tradition, le groupe a fini autour de la batterie de Paul Thomson, drummant en synchro. Sans vouloir saouler ceux qui n’y étaient pas, on s’est alors passé la réflexion que, s’il y avait un show à ne pas manquer cette année, c’était peut-être bien celui-là. Right Thoughts, Right Words, Right Action, certain. D’ailleurs si vous ne l’avez pas encore écouté, le nouveau disque, euh, go! (Natalia Wysocka)
Ce n’est pas une histoire de zombies, même s’il y a des morts qui reviennent à la vie. Ce n’est pas non plus une œuvre de science-fiction à l’état pur, même si des trucs inexplicables ne cessent de se produire. C’est quoi alors? C’est Les revenants, une télésérie française composée de huit épisodes, pour l’instant, qui cartonne partout où elle est diffusée. Une seconde saison a été commandée pour 2014, la première est en nomination aux International Emmy Awards… Succès. Le scénario est cosigné par Emmanuel Carrère, la bande-son est de Mogwai, les acteurs sont solides… À part peut-être les personnages de jumelles au centre de l’histoire, qui finissent par nous irriter avec leur ton brusque et leur attitude agressive, on se délecte de cette production bien pensée, bien ficelée, bien réalisée. Croyez la hype, comme on dit. Disponible sur tou.tv. (Natalia Wysocka)
Notre «chasseur de créatures de contes de fées» est de retour, et franchement, la série fantastique de NBC n’a pas perdu de son intérêt dans cette seconde saison, maintenant disponible en DVD. Cette fois-ci, le détective et «Grimm» (le seul à pouvoir voir la vraie nature des criminels qu’il pourchasse) intègre quelques collègues policiers à son secret, doit composer avec le mauvais sort qui a fait en sorte que son amoureuse l’a complètement oublié… Et, bien sûr, se mesure à divers personnages plus maléfiques les uns que les autres. On aime que les clins d’œil aux contes de fées continuent d’être subtils (celui à Rumpelstiltskin, notamment) et on adore toujours autant les nombreux personnages récurrents (Hank, Wu, Renard, et bien sûr, le blutbad Monroe). À découvrir si ce n’est pas déjà fait! (Jessica Émond-Ferrat)
Il y a des nouvelles qui rendent plus extatique que d’autres. Par exemple? Apprendre que Pete Doherty a lancé, dans un certain silence en septembre dernier, Sequel to the Prequel, troisième album de son «deuxième band», les Babyshambles. Pour ceux qui se demandent présentement : «Who the Fuck is Pete Doherty?!» – pour reprendre le nom d’un documentaire qui lui était consacré – rappelons qu’on a connu le vilain garçon du rock au sein des Libertines et que la plupart associent encore son nom à celui de Kate, son ex, Moss. Après un interlude en solo, on retrouve ici le musicien-poète-badboy londonien comme on l’a connu sur Down in Albion. L’attitude un peu je-m’en-foutiste, la guitare joliment blasée, la production décousue juste ce qu’il faut. Du pur Pete. (Natalia Wysocka)
On se désole pour…
L’an dernier, on se désolait pour «Noël en novembre». On aurait peut-être dû garder notre douleur pour nous-même, souffrir en silence et profiter du moment qui passait puisque cette année, les décorations quétaines, les p’tits sapins moches, les bonshommes de neige weird et les albums, arrrrgh, les AL-BUMS, ont débarqué un mois plus tôt. Neuheuheuheu (larmes), c’est la mi-OCTOBRE, bordel! Le temps pour écouter du Slayer sous la couette ou s’enfiler du latté à la citrouille en faisant tourner du Lemmy, pas pour entendre des crooners nous sérénader l’histoire d’un renne loser ou nous rappeler que ce joyeux bougre de Santa arrive en ville! Justement, Santa, arriver trop tôt à une soirée, c’est déjà super impoli. Mais arriver trop tôt avec ta bonhomie du temps des Fêtes, c’est juste criminel!!! Y’en a pas, de biscuits! On conclut en espérant très fort ne pas nous désoler pour Noël en septembre l’an prochain…
Ho-ho-ho. (Natalia Wysocka)