Avec plus de 30 millions d’albums vendus au cours des 20 dernières années, l’étiquette Putumayo est devenue un gage de qualité tant pour les aficionados que les simples curieux.
Vous souhaitez vous bercer de jazz latino ou vous enquérir de sonorités arabes du Maghreb, mais ne savez pas par où commencer? C’est à vous que s’adresse ce label qui célèbre ses 20 ans cette année. Surtout que le Québec demeure un des terreaux les plus fertiles pour cette étiquette qui propose autre chose que des tubes de supermarchés ou de la muzak d’ascenseur.
Et c’est à New York, dans une boutique de vêtements et d’artisanat provenant des quatre coins du globe tenue par un dénommé Dan Storper, que tout a commencé.
Grand bourlingueur et passionné de voyages, Storper est happé par un coup de foudre artistique, en 1991, lorsqu’il entend pour la première fois Kotoja, un groupe africain de la baie de San Francisco. Deux ans plus tard, il décide de partager ses découvertes musicales et entreprend la réalisation de ses premières compilations de musique du monde, qu’il fait ensuite tourner dans son magasin.
Encouragé par les réactions des clients qui en redemandent, l’ancien étudiant en études latino-américaines enregistre officiellement ses deux premières compilations en 1993, épaulé par son vieux pote Michael Kraus.
Devant le succès de l’affaire, Stroper vend sa boutique en 1997 pour se consacrer aux cultures du monde. Il fait appel à l’ethnomusicologue Jacob Edgar, qui vient l’aider dans ses recherches, lesquelles porteront autant sur les scènes musicales de Paris ou Rio de Janeiro que de La Nouvelle-Orléans ou Cape Town. Et comment expliquer la qualité remarquable des sélections, qui se vérifie au fil des publications depuis deux décennies? «Ah, c’est toute la question!» lance, amusé, Philippe Georgiades, représentant du label au Québec. «Jacob Edgar, l’ethnomusicologue de la boîte, est animateur d’une émission de télévision qui s’appelle Music Voyager. Il parcourt le monde, va dans les clubs branchés, ausculte la rue, écoute la rumeur et rapporte, dans son sac à dos, une pléthore de disques», ajoute Georgiades en précisant qu’Edgar est en ce moment en croisière avec des représentants du célèbre magazine National Geographic.
C’est donc lui qui fait des suggestions musicales à Dan Stroper. Ensuite, lorsque les deux compères ont circonscrit une vingtaine de titres sur un thème préétabli, ils se réunissent dans une salle de conférence et invitent une dizaine de personnes, de la comptable de l’entreprise à l’employé d’entrepôt, à procéder à une élimination par écoute. Ce qui aboutit à un heureux dosage entre des artistes connus dans leur créneau et d’autres qui le sont moins, mais qui sont tout aussi talentueux que leurs illustres confrères.
Pour le temps des Fêtes, Georgiades s’enthousiasme particulièrement pour Café Latino, Acoustic Christmas et A Jewish Celebration. Des albums qui, comme tous les autres, sont enjolivés des dessins de Mme Nicola Heindl et d’informations géographico-musicales toujours pertinentes. Tchin tchin.
Palmarès
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- French Cafe
- Cuba
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- Paris
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