C’est immanquable, le Bye Bye suscite une marée de réactions chaque année. Twitter s’enflamme, Facebook virevolte, les quotidiens font la manchette du lendemain avec les bons et les moins bons coups. Bref, un joli bordel traditionnel.
2013 n’aura pas fait exception à la règle.
Je vais cependant laisser le soin aux autres de vous résumer les sketchs en offrant impressions, critiques et éloges au passage. Vous l’avez vu, vous êtes en mesure de déterminer ce qui vous a plu et déplu au niveau de l’humour de l’entreprise.
Je vais plutôt laisser l’honneur à une publicité roumaine d’établir mes impressions par rapport à ce Bye-Bye…
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Un véhicule, deux volants, qui conduit vraiment?
J’ai souhaité prendre un certain recul par rapport au Bye Bye afin d’éviter les réactions à chaud. Le temps façonne l’opinion à sa manière et ce qui était drôle hier peut devenir drôlement malaisant demain.
Le Bye Bye 2013 souffrait d’une direction confuse. Sans pointer personne du doigt, c’est l’impression que j’avais en le visionnant.
On connaît l’histoire de Louis Morissette qui a repris le projet en main cet automne afin d’y assurer une certaine stabilité et on se demande vers quel mur proverbial se dirigeait le projet avant le sauvetage de Morissette et des vétérans des dernières années.
Parce qu’au niveau de la production, de la qualité et du texte, on trouve peu de chose à redire. Tout y était, une belle constance au niveau de la qualité.
D’ailleurs, l’émission Les coulisses du Bye Bye, diffusée immédiatement après cette année, aide à apprécier l’entreprise énorme derrière le projet. Même si les sketchs ne nous rejoignent pas forcément tous, il ne faut pas oublier qu’il y a des dizaines de personnes derrière l’aventure qui travaillent d’arrache-pied afin de respecter des échéanciers complètement absurdes par moment.
Qu’on aime ou pas, le travail accompli mérite d’être félicité.
Cependant, je crois qu’une ardoise vierge ferait du bien à tout le monde pour l’année prochaine.
Observée par à peu près tout le monde au Québec, l’émission de fin d’année d’ICI Radio-Canada Télé est scrupuleusement critiquée. Tous les moments trouvent un microscope et l’abondance d’opinions n’a d’égale que le nombre de tribunes disponibles.
Il y a un fardeau évident qui vient avec la création d’un Bye Bye : celui de plaire.
Je me doute que Morrisette et son équipe n’avaient pas la prétention d’aspirer plaire à tout le monde, mais ils avaient tout de même le mandat de rassembler une majorité. C’est pourquoi tous les sketchs étaient soumis à l’approbation d’une équipe légale, d’un auditoire test et de plusieurs autres intermédiaires que nous ne connaissons pas tous forcément.
On pourrait parler, pour faire court, d’une multitude de filtres avant l’obtention d’un produit final. Imaginons une gigantesque cafetière avec, à la place d’un simple panier dans lequel on dépose le café dans un filtre, un gratte-ciel de paniers avec chacun un filtre pour recevoir le café infusé avant qu’il n’aboutisse dans votre tasse.
C’est l’une des images que j’avais en tête en visionnant le Bye Bye. Peu politisé, plutôt propre, assez conservateur. Un genre de divertissement aseptisé, malgré quelques petites pointes d’amertume au goût.
En ce sens, je salue le travail de Morissette et de son équipe. Si le résultat m’a déplu, au final, c’est plus en raison des obstacles et de quelques choix esthétiques, comme la présence d’un animateur de foule pour les bulletins.
De la bonne télé, très bonne même, mais qui souffre de sa très (trop) grande popularité.
Quand je parlais d’une ardoise vierge pour l’an prochain, c’est là où je souhaitais en venir. Peut-être faudrait-il confier le projet à un plus petit groupe avec moins d’idées à inclure dans un si court laps de temps et moins d’égos à satisfaire. Prendre une pause aussi pourrait être bénéfique, question qu’on s’ennuie un peu de la tradition.
Pourquoi ne pas bonifier un peu la niche de Jean-René Dufort qui a fait un excellent Infoman 2013 cette année?
Les idées seront nombreuses au retour des vacances à la suite de ce (dernier) Bye Bye de l’équipe Morissette. Reste à savoir comment elles seront reçues.