Le groupe américain Young the Giant s’amène au Métropolis de Montréal pour présenter Mind Over Matter, un deuxième album plus musclé qui tente de jouer dans les plates-bandes de U2 et de Muse.
Il y a quelques années, le disque éponyme de la formation californienne avait remporté un franc succès commercial, apparaissant dans des épisodes d’American Idol et de Glee. À mi-chemin entre Vampire Weekend et Kings of Leon, le band arrivait à s’imposer auprès du grand public avec ses mélodies accrocheuses, à tel point que cette seconde offrande fut une des plus attendues de la saison.
«Sur ce disque, nous voulions quelque chose de différent, raconte en entrevue téléphonique le chanteur Sameer Gadhia, joint en Arizona. On a voulu se mettre au défi, moduler notre son et incorporer toutes les influences musicales qui nous entourent.»
On note au fil de Mind Over Matter un son plus rock et dansant, davantage de guitares et mêmes des synthétiseurs. Des tubes qui semblent conçus pour les arénas, comme Crystallized, qui côtoient des compositions plus simples et intimistes, dont Firelight, le tout bercé par l’enivrant timbre sonore de Gadhia, qui rappelle celui de Chris Martin, de Coldplay.
La réalisation plus lourde et assurée est aussi accompagnée de textes plus matures et lyriques, aux métaphores fortes.
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Les thèmes sont l’introspection, les millions de questions qui peuvent tourmenter l’être humain et l’empêcher de fonctionner correctement. «On se surprend à trop réfléchir, et à un moment donné, on réalise que les obstacles sont ceux qu’on s’est créés soi-même dans notre esprit et qui n’existent pas réellement», explique celui qui s’est mis au centre de son processus de création.
Quête identitaire
Sur papier, Young the Giant fait de l’indie rock alternatif. Un style qui est devenu galvaudé dans la dernière décennie, aux dires du principal intéressé. «Je n’ai pas la moindre idée de ce que c’est, avoue Sameer Gadhia en riant. Maintenant plus qu’avant, les influences sont métissées et variées. Dans les années 1990, la musique alternative, c’était du Nirvana. Puis, ce fut le punk mélodique et ça s’est transformé en indie rock avec des groupes comme Spoon.»
Le son de Young the Giant n’est donc pas tout à fait unique. Mais la quête identitaire est loin d’être terminée, la formation étant encore jeune et n’ayant à son actif que deux albums. «Je ne pense pas qu’on se soit encore trouvé totalement, concède le chanteur, qui se dit grandement inspiré par le travail de Radiohead, Beck, Broken Social Scene et David Bowie. On est toujours en train d’apprendre et de se connaître. Je crois que c’est important de garder les yeux et l’esprit ouverts si on veut demeurer frais et vivant et ainsi constamment découvrir et essayer.»
Young the Giant
Au Métropolis
Jeudi à 20h
Première partie: Vance Joy
